Même si parfois le rôle de l’huile d’olive est décrit par certain comme étant un élixir de jouvence ou une sorte de médicament miracle capable de guérir toutes sortes de maladies graves comme le cancer ou les troubles cardiaques est abusif , il n’en demeure pas moins que les bienfaits de l’huile d’olive sur la santé sont aujourd’hui reconnus par tous.
L’ huile d’olive n’a pas besoin de superlatif car elle a de nombreuses qualités nutritionnelles qui lui ont permis au fil des siècles de devenir un élément irremplaçable de notre fameux régime méditerranéen.
L’huile d’olive et le cholestérol
L’huile d’olive et ses bienfaits sur la santé par son action sur le métabolisme lipidique
La maladie coronarienne est liée à un certain nombre de « facteurs de risque » comme le tabagisme, l’hypertension artérielle et l’hyperlipidémie. Parmi ces facteurs, l’un des plus importants est le cholestérol.
De nombreuses données (études génétiques, analyses épidémiologiques, travaux expérimentaux, essais cliniques), parfaitement concordantes, ont montré une relation forte et indépendante entre le cholestérol plasmatique et la maladie coronarienne.
La diminution des taux de cholestérol entraîne une baisse significative de l’incidence des crises cardiaques. Ainsi, une baisse de 1 % du cholestérol réduit le risque coronarien de 2 à 3 %. On sait désormais que le cholestérol se présente sous deux formes, les lipoprotéines de basse densité (LDL) et de haute densité (HDL), qui constituent ce que l’on appelle respectivement le « mauvais » et le « bon » cholestérol : les taux élevés de HDL cholestérol réduisent le risque coronarien, alors que l’élévation du LDL cholestérol le majore. Par ailleurs, les taux élevés d’un autre type de graisses, les triglycérides, entraînent également une augmentation du risque, surtout s’ils s’accompagnent de taux faibles de HDL et élevés de LDL.
Les facteurs diététiques jouant un rôle majeur dans les lipides et lipoprotéines sériques, l’alimentation constitue donc l’une des pierres angulaires de la prévention et du traitement des coronaropathies.
Dans le régime occidental, trois acides gras saturés (AGS) représentent à eux seuls 60 à 70 % de l’ensemble des AGS alimentaires : ce sont l’acide laurique (présent dans l’huile de palme ou de coprah), l’acide myristique (beure, huile de coprah) et l’acide palmitique (graisses animales). Ces acides sont responsables de l’effet hypercholestérolémiant des graisses saturées. L’acide stéarique, que l’on trouve dans le beurre de cacao, est sensiblement neutre à l’égard du cholestérol. Une solution consiste souvent à réduire la part des AGS dans l’alimentation et à les remplacer, afin de maintenir un bilan énergétique satisfaisant, par des acides gras polyinsaturés (AGPI), des acides gras monoinsaturés (AGMI) et des glucides complexes.
De tous les AGPI alimentaires, le principal est l’acide linoléique, prédominant dans les huiles végétales (huile de tournesol par exemple) ; le remplacement des AGS par cet acide gras entraîne une baisse notable du cholestérol total. Parmi les autres AGPI figurent l’acide alpha-linolénique (que l’on trouve par exemple dans les huiles de soja ou de colza) et les acides éicosapentaénoïque et docosahexaénoïque ; ces deux derniers, qui se trouvent dans les graisses et huiles de poissons de mer (hareng ou maquereau), abaissent efficacement les triglycérides mais n’ont que peu d’effet sur le HDL et le LDL cholestérol.
Le principal AGMI alimentaire est l’acide oléique, majoritaire présent dans l’huile d’olive. L’huile d’olive est une composante essentielle du régime méditerranéen, dans lequel elle représente plus de 15 % des apports énergétiques. Des études ont montré que les taux de cholestérol et l’incidence des pathologies coronaires sont beaucoup plus faibles dans les pays méditerranéens qu’ailleurs.
Que les AGS soient remplacés par des AGMI ou des AGPI, le LDL cholestérol baisse de manière significative. Une forte augmentation d’AGMI ne modifie pas significativement les taux de HDL. Chez les sujets recevant une alimentation riche en AGMI, le LDL cholestérol se révèle plus résistant à l’oxydation (qui provoque la formation de radicaux libres dangereux pour les cellules). Les populations méditerranéennes consommant depuis des siècles de grandes quantités d’AGMI, ceux-ci sont considérés d’une manière générale comme sans danger.
Selon les récentes recommandations diététiques américaines et européennes, il est important de réduire la part des graisses dans l’alimentation et d’en modifier la composition. En consommant de l’huile d’olive, on augmente les apports en AGMI sans majoration sensible de la part des AGS et on assure un apport suffisant en AGPI essentiels. Cette consommation peut donc utilement contribuer à une alimentation saine et à une réduction du risque coronarien.
Prévention des maladies cardio-vasculaire
Huile d’olive et facteurs de risque cardio-vasculaire
Hypertension
Le lien entre lipides alimentaires et pression artérielle n’est pas complètement élucidé. Néanmoins, les faits donnent à penser que les diverses composantes du régime méditerranéen, où les acides gras saturés (AGS) tiennent une faible part mais qui comporte des apports importants d’acides gras monoinsaturés (AGMI), de glucides, de fibres et de micronutriments, ont un effet favorable sur la pression artérielle, et que ce régime est donc sain et souhaitable. Il semble d’ailleurs que l’effet protecteur des AGMI alimentaires soit plus important qu’on ne l’avait pensé initialement.
Diabète
Le régime méditerranéen traditionnel répond à toutes les exigences du régime nécessaire aux diabétiques. La part des légumes et des céréales y est importante et les sucres sont apportés pour l’essentiel par des glucides riches en fibres. Ce régime est pauvre en AGS et riche en AGMI, dont la source essentielle est l’huile d’olive. La quantité totale de lipides peut varier en fonction des besoins individuels. Bien entendu, s’ils sont obèses, il est important pour les diabétiques d’adopter un régime alimentaire plus sain et de perdre du poids.
Obésité
Dans les pays occidentaux, la consommation de graisses animales est deux fois supérieure aux recommandations. Elle peut être responsable d’obésité, laquelle comporte de nombreux autres risques pathologiques. Un régime riche en glucides complexes et en fibres protège contre l’obésité. Le régime méditerranéen assure l’apport énergétique optimal et fournit un moyen de traiter ou de prévenir l’obésité.
Risque de thrombose
La plupart des études indiquent que, pour prévenir les thromboses, il vaut mieux un régime pauvre en graisses ou à base de graisses végétales qu’un régime riche en graisses, surtout s’il comporte beaucoup d’AGS. Le régime méditerranéen répond à ces caractéristiques et on peut donc le préconiser en prévention du risque thrombotique.
Huile d’olive et coronaropathies
Études épidémiogiques
Publiée en 1970, l’étude « Sept pays » a permis de recueillir des données sur l’alimentation, la pression artérielle et les taux de cholestérol de 13.000 hommes, âgés de 40 à 59 ans au moment de l’inclusion et vivant en Italie, en Grèce, en ex-Yougoslavie, aux Pays-Bas, en Finlande, aux États-Unis et au Japon. Les décès de cause coronarienne étaient étroitement liés à l’âge, à la pression artérielle et aux habitudes tabagiques. Par ailleurs, les taux de cholestérol des différentes populations étaient significativement corrélés à
la consommation de graisses saturées, et cela aussi bien au moment de l’inclusion qu’au bout de 5 et 10 ans de suivi.
Il existait des différences majeures entre les pays méditerranéens, ceux d’Europe du nord et les États-Unis. Les taux de décès sur 15 ans étaient faibles dans les pays où le régime associait une forte consommation d’huile d’olive et de faibles apports d’AGS (régime à rapport AGMI/AGS élevé),
en l’occurrence la Grèce, l’Italie et la Yougoslavie.
Aux États-Unis, en revanche, la mortalité coronarienne était élevée ; pourtant, la consommation des AGMI y était élevée, mais ses effets favorables étaient apparemment annulés par les apports importants d’AGS (régime à faible rapport AGMI/AGS). Selon des données provenant de l’île grecque de Crète, des effets cardioprotecteurs attribuables à d’autres nutriments et éléments du régime méditerranéen (vitamines antioxydantes) viendraient s’ajouter à l’action hypocholestérolémiante de l’acide oléique (fourni essentiellement par l’huile d’olive).
Depuis 40 ans, certains pays méditerranéens ont gardé les mêmes habitudes alimentaires et ils conservent un avantage par rapport à l’Europe de l’ouest et aux États-Unis en termes de mortalité coronarienne.
Études d’intervention
De nombreuses études de prévention randomisées ont solidement établi
les liens existant entre les AGS alimentaires, le cholestérol sanguin et
la maladie coronarienne. La plupart des études comportaient une diminution de la part des AGS et une augmentation de celle des acides gras polyinsaturés (AGPI) et elles ont eu des résultats positifs. Aucun des régimes adoptés dans ces essais n’était particulièrement riche en AGMI et le régime méditerranéen typique n’a donc pas été testé en prévention primaire des coronaropathies.
Des régimes similaires à ceux des pays méditerranéens ont néanmoins été étudiés dans des essais d’intervention et des essais où l’observance est très contrôlée : ils abaissent efficacement le cholestérol total et le LDL cholestérol, sans effet négatif sur le HDL cholestérol. Ces baisses du cholestérol font diminuer la morbidité et la mortalité. On a récemment montré que, chez des hommes ayant une élévation modérée du cholestérol et exempts d’antécédents cardio-vasculaires, un traitement hypolipidémiant médicamenteux intensif réduit l’incidence des crises cardiaques et
la mortalité coronarienne sans augmenter la mortalité non cardiovasculaire.
Recommandations diététiques
De nombreuses recommandations nationales et internationales préconisent à titre préventif des régimes similaires au régime méditerranéen traditionnel. Les principaux points sont les suivants :
- réduire la part des graisses à 30% des apports énergétiques
- réduire la part des AGS à moins de 10%
- limiter la part des AGPI à moins de 10% des apports (7-10%)
- assurer 10 à 15% des apports énergétiques par les AGMI
- limiter les apports alimentaires de cholestérol à moins de 300 mg/jour
- augmenter la consommation de glucides complexes et de fibres
Le régime méditerranéen associe :
- une abondance d’aliments végétaux, de pain, de céréales et de légumes
- des fruits
- des produits d’origine animale en quantités faibles à modérées
- l’huile d’olive, avec sa forte proportion d’AGMI, comme principale source de matières grasses
- peu d’AGS
- beaucoup de glucides et de fibres
Avec de tels aliments, ces recommandations permettent une nourriture savoureuse et appétissante.
Huile d’olive et prévention secondaire du risque coronarien
En prévention secondaire des pathologies coronariennes, un traitement agressif s’impose à l’égard de tous les facteurs de risque coronarien, y compris alimentaires. De nombreux arguments montrent que les régimes pauvres en AGS et en produits d’origine animale s’accompagnent de taux de cholestérol faibles et d’une diminution du risque coronarien. Les régimes riches en AGMI (dont le principal est l’acide oléique) ont le même effet favorable, attribuable d’une part à des effets directs sur les facteurs de risque comme l’hyperlipidémie, l’hypertension artérielle et autres, mais également à des effets protecteurs directs comme l’activité antioxydante.
h2>Rôle de l’huile d’olive et du régime méditerranéen dans la prévention du cancer
En Europe, le cancer est responsable d’environ 20 % des décès. Mais d’une manière générale, c’est en Europe du Nord et de l’Est que le taux de mortalité par cancer est le plus élevé et dans les pays méditerranéens qu’il est le plus faible. On estime qu’environ 35 % (de 10 à 70 %) des décès par cancer sont attribuables à des facteurs diététiques.
Les arguments sur les liens entre alimentation et cancer proviennent pour l’essentiel d’études épidémiologiques. Mais pour qu’une étude d’intervention diététique sur le risque de cancer soit de bonne qualité, il faut qu’elle porte sur des effectifs importants et soit de très longue durée. Ces travaux sont rares.
2. Cancer et régime méditerranéen
2.1 Rôle du poids
l’obésité est incontestablement un facteur de risque pour le cancer du sein chez la femme ménopausée, ainsi que pour les cancers de la prostate, de l’endomètre et de la vessie. C’est probablement aussi les cas pour le carcinome rénal et pour le cancer du col de l’utérus. En termes de Santé publique, le message à faire passer est « ni obésité ni même surcharge pondérale ». Ce conseil a d’autant plus de valeur que l’on connaît le lien entre l’obésité » et diverses pathologies comme les maladies cardiaques, le diabète, la lithiase vésiculaire, etc. Comme nous l’avons vu dans les précédentes documents de référence, le régime méditerranéen permet de prévenir l’obésité et donc les cancers qui lui sont liés.
2.2 Rôle des graisses alimentaires
Les études de population montrent l’existence d’un lien entre la consommation totale de graisses et un certain nombre de cancers, notamment ceux du côlon, du sein, de l’endomètre, de l’ovaire et de la prostate. Tous ces cancers sont liés à un régime de type occidental et à apports caloriques excessifs. Mais on ne sait pas bien quel message de santé publique faire passer : en effet les études prospectives sur le cancer du sein n’ont révélé aucun lien entre celui-ci et la consommation totales des graisses. Une étude sur le cancer de l’estomac a même paru montrer que les graisses apportées par la viande et les produits laitiers avaient un effet protecteur.
Des études internationales de corrélation paraissent indiquer que le type des matières grasses consommées joue un rôle important dans l’étiologie des cancers liés aux graisses. Il existe une corrélation positive entre la consommation de graisses animales et les taux de mortalité par cancer du côlon, de la prostate, du sein et de l’ovaire. Ce lien parait particulièrement fort pour le cancer du côlon. A l’inverse, les taux de mortalité par cancer colique sont relativement faibles en Grèce,, Espagne et Italie du Sud où l’on consomme peu de graisses animales et où l’huile d’olive est la principale source de matières grasses alimentaires.
Il y a peu de temps encore, les huiles et graisses végétales étaient considérées comme neutres à l’égard du risque de cancer. Cependant des analyses récentes semblent indiquer que l’huile d’olive aurait un effet protecteur contre certains cancers, celui du sein en particulier. Des études chez l’homme ont montré que certains AGPI exercent un effet protecteur contre le cancer, alors que d’autres sont neutres.
2.3 Rôle des protéines
Aucun argument ne permet de penser qu’il existe une relation indépendante entre la consommation de protéines et le risque de cancer.
2.4 rôle des glucides complexes et des fibres alimentaires
Dans l’ensemble des glucides complexes, on ne sait pas bien qu’elle est la composante responsable de la protection observée. Il s’avère que les céréales exercent un puissant effet protecteur contre les cancers du côlon, du sein, de l’endomètre et de la prostate. Une étude prospective a confirmé la protection que confèrent, à l’égard du cancer du côlon, les aliments riches en fibres.
2.5 rôle des fruits et légumes
Les données épidémiologiques montrent qu’une consommation abondante de fruits et légumes crus, protège contre divers cancers en particulier les cancers hormono-dépendants, ceux des voies digestives et respiratoires. Ces aliments ont un effet carcinogène sur de nombreux sites et il n’existe pas de corrélation positive entre cancer et consommation de fruits et légumes. Ceux-ci contiennent divers produits anticarcinogènes, comme les caroténoïdes, les vitamines C et E, les fibres , le sélénium, le glucosilonate, les indoles, les flavanoïdes, les inhibiteurs de protéases et les stérols végétaux. Jusqu’à présent, seules les actions des vitamines et provitamines antioxydantes sont confirmées par les études épidémiologiques humaines. Il est néanmoins probable qu’aucun de ces produits ne constitue à lui seul un facteur protecteur essentiel mais qu’au contraire tous exercent une certaine protection fonction des circonstances.
3. Rôle de l’huile d’olive dans les cancers
Diverses études épidémiologiques montrent que la consommation régulière d’huile d’olive est inversement corrélée aux cancers de divers organes. La plupart des études concernent le lien entre l’huile d’olive et les cancers du sein et de l’estomac. D’autres recherches sont nécessaires, mais les éléments dont on dispose font apparaître de manière constante, mais pas encore totalement convaincante, un effet préventif de l’huile d’olive vis à vis du cancer du sein. En ce qui concerne une éventuelle protection contre le cancer de l’estomac, les choses sont moins claires. A l’heure actuelle, on peut seulement conclure qu’il est sans doute bon de consommer davantage de fruits et de légumes.
Certaines données plaident en faveur d’un effet protecteur de l’huile d’olive contre les cancers du côlon, de l’endomètre et de l’ovaire. Mais ces arguments sont limités (études peu nombreuses) : ils permettent seulement de penser qu’il existe vraisemblablement un effet. En revanche aucune étude ne montre que l’huile d’olive pourrait favoriser la survenue de tumeurs.
4. recommandations internationales pour la prévention des cancers
Le consensus est général pour estimer que l’alimentation est un facteur étiologique important des cancers. les arguments proviennent d’études épidémiologiques, d’expérimentations in-vitro ou effectuées chez l’animal. Dans les premières se sont les aliments, bien plus que les nutriments, qui sont associés au risque de cancer; or pour de nombreux aliments les résultats sont peu convaincants ou inconstants. Des études d’intervention chez l’homme seraient nécessaires pour démontrer le rôle préventif de certains aliments ou nutriments à l’égard du cancer. les arguments scientifiques sur lesquels pourraient se fonder des recommandations en matière de prévention sont donc encore limités.
Plusieurs autorités sanitaires ont émis des recommandations diététiques en matière de prévention du cancer. Celles proposées par l’American Cancer Society tiennent en 6 points :
1- Éviter l’obésité
2- Réduire la consommation totale des graisses
3- Introduire dans l’alimentation quotidienne des fruits et légumes variés
4- Manger plus d’aliments riches en fibres (céréales complètes, légumes, fruits)
5- Limiter la consommation d’alcool, voire ne pas en boire
6- Limiter la consommation d’aliments conservés par fumage, salage ou addition de nitrates
Le National Cancer Institute a émis des recommandations similaires qui, de plus, précisent les quantités à consommer pour la population générale (pas plus de 30 % des calories apportées par des graisses et 20 à 30 grammes de fibres par jour).
Les États-Unis ont commencé à mettre en oeuvre ces recommandations en lançant un programme intitulé « 5 par jour pour la Santé » (diffusé dans les supermarchés, restaurants, médias, public et les organismes de recherche. Ce programme recommande de consommer une majorité d’aliments d’origine végétale, de prendre au moins 5 portions de fruits et légumes par jour et de manger quotidiennement au moins 6 portions de pain ou de céréales.
le programme « l’ Europe contre le cancer » de la Commission Européenne comporte quelques recommandations diététiques :
1- Augmenter la consommation quotidienne de fruits et légumes frais ainsi que de céréales riches en fibres
2- Éviter l’obésité, avoir une activité physique régulière plus importante et limiter la consommation d’aliments riches en graisses
3- réduire la consommation d’alcool
Les résultats de la conférence de l’ O.M.S. de novembre 1996 intitulée » La nutrition dans la prévention et le traitement du cancer » seront publiés en 1997 sous forme de déclaration de consensus. D’une manière générale, cette déclaration recommandera, afin de réduire le risque de cancer :
– que l’alimentation quotidienne soit composé de fruits, de légumes et de céréales complètes.
– de réduire l’obésité ainsi que la consommation d’alcool et d’avoir une activité physique régulière.
Cette déclaration précisera bien qu’aucun régime ne permet de traiter les cancers (côlon, de l’estomac, du sein, du poumon…).
Bases scientifiques sur le régime méditerranéen, les acides gras monoinsaturés, les antioxydants et l’oxydation des LDL
Auteur : Eurosciences Communication en collaboration avec l’Institut de recherche sur l’Athérosclérose, Université de Münster
Introduction
Les lipoprotéines de basse densité (LDL) sont les principales particules chargées du transport du cholestérol dans le plasma. Il est désormais très généralement admis qu’il existe une relation de causalité entre l’augmentation du taux de LDL, l’athérosclérose et les coronaropathies. Des arguments de plus en plus nombreux semblent montrer que les LDL, dans leur forme « native », ne sont pas nocives mais que, lorsqu’elles subissent des altérations du fait d’un processus appelé oxydation, elles deviennent un danger réel à l’intérieur de la paroi artérielle. La sensibilité des LDL à l’oxydation dépend de facteurs internes (endogènes) et externes (exogènes). Parmi ces derniers, les facteurs nutritionnels – et en particulier les types d’acides gras et de vitamines antioxydantes apportés par l’alimentation – jouent un rôle extrêmement important. Le présent document de référence fait le point sur les mécanismes de l’oxydation des LDL et sur le rôle des facteurs nutritionnels dans la prévention de celle-ci.
Oxydation des LDL (dans l’athérogenèse)
Le transport du cholestérol dans le sang se fait pour moitié sous forme de LDL, particules sphériques associant lipides et protéines. Elles sont constituées d’une monocouche externe où figure une protéine particulière, l’apolipoprotéine B (apo B), entourant un noyau formé de triglycérides et/ou d’esters de cholestérol (graisses non polaires). Une particule de LDL contient environ 3600 acides gras, dont la moitié sont des acides gras polyinsaturés (AGPI). Les LDL contiennent également des antioxydants, dont le plus important est l’a-tocophérol (vitamine E).
L’oxydation (peroxydation) des LDL est une réaction en chaîne déclenchée par des radicaux libres, forme hautement réactive de l’oxygène. Les AGPI sont très sensibles à la peroxydation lipidique et se fragmentent en toute une gamme de produits secondaires qui se lient à l’apo B-LDL. In vitro, on peut provoquer l’oxydation des LDL en les mettant en présence de cellules musculaires lisses et de cellules endothéliales, de macrophages (qui dérivent de grandes cellules appelées monocytes), ou d’ions métalliques (cuivre ou fer). Les mécanismes de l’oxydation des LDL in vivo sont mal connus, et le phénomène est sans doute moins important lorsque le plasma contient des antioxydants, comme l’acide ascorbique (vitamine C). Il est donc probable que l’oxydation des LDL se produit dans la paroi artérielle et non dans le courant sanguin. Les LDL enrichies en vitamine E sont significativement plus difficiles à oxyder. Cette oxydation des LDL risque de se produire en cas d’abaissement des « défenses » antioxydantes, et particulièrement s’il y a réduction du stock d’ a -tocophérol.
Oxydation des LDL et athérosclérose
L’étape essentielle de l’apparition de l’athérosclérose commence avec l’infiltration de LDL dans la paroi artérielle, où elles se trouvent piégées dans l’intima et peuvent subir des altérations oxydatives. Les macrophages (cellules formées à partir des monocytes qui abandonnent le flot circulatoire pour entrer dans la paroi artérielle) sont très avides de ces LDL modifiées : ils les absorbent, ce qui provoque leur transformation en cellules « spumeuses » (c’est-à-dire d’aspect « mousseux »).
L’accumulation des cellules spumeuses dans l’intima aboutit à la formation de ce que l’on appelle les stries lipidiques. Celles-ci n’entraînent pas d’obstruction artérielle notable, mais elles se transforment progressivement en plaques fibreuses par un processus analogue à celui de la cicatrisation. Ces structures se transforment à leur tour progressivement en lésions athéroscléreuses, qui sont à l’origine de la plupart des complications cliniques.
Huile d’olive et oxydation des LDL
Les acides gras alimentaires peuvent influer de plusieurs manières sur l’oxydation des LDL. La quantité et les proportions des différents acides gras dans l’alimentation influent sur la quantité de LDL présentes dans la paroi artérielle. Le fait de remplacer les acides gras saturés par des acides gras monoinsaturés (AGMI), ou par des AGPI, modifie la composition des LDL et en abaisse les taux circulants et, par voie de conséquence, la quantité capable de pénétrer dans la paroi artérielle et donc de subir l’oxydation. Du fait de sa richesse en AGMI, il s’avère que l’huile d’olive protège contre l’oxydation des LDL (voir ci-après « Effets des acides gras alimentaires sur l’oxydation des LDL »).
L’huile d’olive exerce probablement un effet protecteur supplémentaire en apportant aux LDL des antioxydants comme la vitamine E et les composés phénoliques, qui seront décrits plus loin.
Effets des acides gras alimentaires sur l’oxydation des LDL
Diverses études se sont intéressées au rôle des AGMI et des AGPI pour réduire la sensibilité des LDL à l’oxydation. Les travaux réalisés sur un modèle chez le lapin montrent que les LDL riches en oléates (l’acide oléique est le principal acide gras de l’huile d’olive) sont remarquablement résistantes à l’oxydation. Des études diététiques chez l’homme confirment ce résultat : elles montrent que le contenu des LDL en acide linoléique (principal AGPI alimentaire, fourni principalement par les huiles végétales) est fortement corrélé à la vitesse et à l’étendue de l’oxydation, celle-ci étant plus rapide lorsque le régime est à base d’AGPI que lorsqu’il est à base d’AGMI.
D’autres études ont cherché à savoir si ces différences quant à l’oxydation des LDL tiennent à un effet favorisant des AGPI ou à un effet inhibiteur des AGMI. Lorsque l’on enrichit l’alimentation en huile d’olive, il semble que les LDL s’appauvrissent en acide linoléique et qu’elles soient moins captées par les macrophages et moins sensibles à l’oxydation.
Actions pro-oxydantes des acides gras alimentaires
Certains acides gras alimentaires peuvent modifier la composition de la membrane des monocytes, majorant ainsi la production de radicaux libres et déclenchant des effets pro-oxydants. Une étude a comparé les effets obtenus sur la production d’anion superoxyde (un radical libre) dans les monocytes et macrophages lorsque l’on ajoutait au régime des AGMI et des AGPI n-3 (présents dans les huiles de poisson) ou n-6 (acide linoléique).
Seuls les acides gras n-3 ont fait baisser la production de radicaux libres, qui est restée inchangée avec les AGMI ou les AGPI n-6. Les mécanismes en cause sont inconnus, et ces résultats n’ont pas été reproduits. D’autres études s’imposent pour définir le rôle des différents acides gras dans l’activité cellulaire pro-oxydante ; cependant (par comparaison directe aux AGPI n-6), les cellules enrichies en AGMI sont moins sensibles aux lésions oxydatives, probablement du fait de la composition en acides gras de la membrane.
Vitamine E (a-tocophérol)
Les études épidémiologiques ont montré que la prise de fortes doses de vitamine E pendant au moins 2 ans abaisse de manière significative le risque coronarien (de 31 à 65%). Néanmoins, ce phénomène n’a pas été mis en évidence dans des études à court terme portant sur des doses plus faibles. C’est également le cas dans la majorité des essais d’intervention sur la vitamine E. Mais ces essais n’étaient pas conçus en fonction de critères cardio-vasculaires, la durée du traitement était trop courte, et les doses de la vitamine étaient inférieures à l’optimum.
Plusieurs essais à grande échelle actuellement en cours pourraient contribuer à lever l’incertitude sur ce point. À la date d’aujourd’hui, seule l’étude CHAOS (Cambridge Heart Antioxydant Study) est terminée. Cette étude en double aveugle contre placebo, portant sur 2000 patients coronariens confirmés, a montré qu’une supplémentation en vitamine E, à forte dose, réduisait de manière significative l’incidence des crises cardiaques non fatales, mais n’avait pas d’effet sur la mortalité cardio-vasculaire ou de toutes causes.
Les essais d’intervention ont fait l’objet de critiques portant sur le fait qu’un traitement de quelques années est probablement insuffisant pour mettre en évidence l’intérêt des antioxydants : il faut sans doute poursuivre leur administration pendant 20 ans ou plus, avant qu’il en résulte des bénéfices cliniques.
Plusieurs études ont montré que la supplémentation en vitamine E entraîne une augmentation des taux d’ a-tocophérol, aussi bien dans le plasma que dans les particules de LDL. De plus, les LDL se sont révélées plus résistantes à l’oxydation in vitro qu’au début de l’étude. Le niveau de résistance était étroitement corrélé à la dose de vitamine reçue. De plus, parmi les sujets ne recevant pas de supplémentation, la résistance à l’oxydation était meilleure chez ceux qui avaient naturellement des taux élevés d’ a-tocophérol que chez ceux dont les taux étaient plus faibles.
Composés phénoliques
Les phénols simples et les acides phénoliques comme les flavonoïdes jouent un rôle capital d’élimination et de détoxification des radicaux libres, et permettent d’augmenter la résistance des LDL à l’oxydation et d’inhiber la peroxydation des lipides. Par ailleurs, les composés phénoliques possèdent des effets anti-inflammatoires et antihémorragiques.
Les études » Seven Countries » et « Zutphen Elderly » ont montré que les flavonoïdes phénoliques avaient des effets bénéfiques sur la santé : il existait une corrélation négative et indépendante entre la consommation moyenne de flavonoïdes et la mortalité coronarienne. Néanmoins, d’autres études s’imposent pour confirmer les effets cardioprotecteurs des flavonoïdes.
Résumé et conclusions
Il existe de nombreux arguments montrant que les modifications oxydatives des LDL jouent un rôle capital dans l’athérogenèse. L’oxydation commence par une peroxydation des AGPI dans les particules de LDL. La composition des LDL en acides gras joue donc indubitablement un rôle dans leur oxydation.
Cette composition (et par conséquent la sensibilité à l’oxydation) est fonction des acides gras présents dans l’alimentation. Les régimes riches en AGMI rendent les LDL plus résistantes aux altérations oxydatives que ceux riches en AGPI comme l’acide linoléique. Par ailleurs, la composition des membranes en acides gras dépend du régime ; si celui-ci est riche en AGMI, il en ira de même des membranes, ce qui rendra les cellules plus résistantes aux lésions oxydatives.
Les antioxydants alimentaires comme les vitamines E et C, les flavonoïdes, etc. assurent un supplément de protection contre le stress oxydatif. Des études in vitro récentes paraissent indiquer que, non seulement l’ a-tocophérol, mais aussi les composés phénoliques, inhibent l’oxydation des LDL et réduisent le risque d’athérosclérose. D’autres recherches sont nécessaires pour élucider complètement les mécanismes expliquant l’effet des composés phénoliques in vivo.
Si l’on s’est intéressé au régime méditerranéen, c’est surtout jusqu’à présent en raison de ses effets favorables sur le système cardio-vasculaire, qui sont liés aux plus faibles apports en graisses saturées, et à la richesse de ce régime en AGMI, en glucides complexes et en fibres. Il apparaît désormais que d’autres composants présents en abondance dans cette alimentation, à savoir les antioxydants que l’on trouve dans les fruits et légumes, mais également dans l’huile d’olive, pourraient contribuer à la protection contre les pathologies coronaires, le cancer et d’autres maladies chroniques.
La forte consommation d’AGMI, liée à la présence de l’huile d’olive dans le régime méditerranéen, pourrait combiner les avantages d’une baisse du cholestérol et d’une réduction de la sensibilité des LDL et des cellules à l’oxydation.
Auteur : Eurosciences Communication en collaboration avec l’Institut de Recherche sur l’Athérosclérose, Université de Münster