Aimez-vous les abeilles et voulez-vous prendre soin d’elles ? Sachez qu’il est tout à fait possible de faire cela tout en respectant l’environnement. Mais, comment devenir apiculteur bio et quelles sont les réglementations à respecter ?
Le règlement européen et le label AB
L’apiculteur est celui qui élève des abeilles afin d’en récolter le miel. Il le transforme ensuite en produits dérivés comme le pollen, la cire, la gelée royale ou l’hydromel.
Vous devez ainsi avoir et maîtriser des connaissances et des savoir-faire pointus.
Il est nécessaire d’adopter des méthodes apicoles qui s’adaptent au climat, à l’espèce des abeilles et à la végétation du lieu où se trouvent les ruches. Sachez que la variété du miel dépend notamment de cette végétation.
Pour produire sous le label AB, il faudra respecter une technique pointue ainsi qu’une approche préventive et responsable. Son cahier des charges est très réglementé. Il contribue en effet à mieux valoriser les produits.
Dans la pratique, devenir apiculteur bio se base surtout sur certains principes. Il faudra vous approvisionner en bio pour les cires, le cheptel, le nourrissement, etc.
Vous devrez aussi utiliser des matériaux naturels pour construire vos ruches.
Puis, il faudra trouver des emplacements conformes pour ces dernières. Vous ne devrez utiliser que des traitements homologués AB pour gérer le varroa.
Par ailleurs, il faudra respecter certaines règles d’étiquetage et de traçabilité qui sont précisées par l’INAO. Ceci étant, le cahier des charges du label AB s’inscrit dans la continuité de la loi européenne.
Une nouvelle version a été mise en place depuis janvier 2022. En effet, le taux de renouvellement du cheptel bio est défini à 20% au lieu de 10%.
Puis, la pollinisation est interdite sur cultures conventionnelles au risque de déclasser le miel.
En outre, la cire d’abeilles est entrée dans le champ d’application de la réglementation en tant que produit particulièrement lié à l’agriculture.
Cela dit, pour bien prendre soin des abeilles, l’apiculteur ne doit pas utiliser des antibiotiques.
C’est pourquoi l’observation du rucher joue un grand rôle dans l’élevage des abeilles.
Non seulement, cela prévient les maladies, mais améliore également leur bien-être. Pour les soigner, privilégiez les techniques naturelles et l’utilisation des huiles essentielles.
Se former auprès d’un professionnel-formateur en apiculture bio
Des professionnels-formateurs proposent une formation à la pédagogie participative. Ils sont ensuite engagés dans cette démarche.
Ils doivent ainsi mettre en place une apiculture naturelle, biodynamique et biologique. Celle-ci doit respecter l’abeille et son environnement.
Pour cela, il faut d’abord choisir des races locales et rustiques qui s’adaptent au climat.
Ces apiculteurs doivent également pratiquer des techniques de soins naturels comme l’homéopathie, l’aromathérapie et la phytothérapie.
Il est aussi essentiel de bien sélectionner l’emplacement du rucher (ensoleillement, radiesthésie, diversité végétale, etc.).
Par ailleurs, il faudra partager les récoltes miel/pollen (en respectant les besoins de la colonie). Les entreprises artisanales doivent rester à taille humaine.
En outre, il est envisageable de transformer les produits comme le miel, la gelée royale, le pollen et l’hydromel.
Les professionnels les utilisent pour fabriquer des bougies, du nougat et du pain d’épice. Toutefois, les apiculteurs bios doivent sélectionner les circuits courts pour vendre leurs produits.
Ils privilégient donc la vente à des AMAP, voire à des groupements d’achat en commandes, la vente sur les marchés locaux ou sur place.
À noter que les formations sont ouvertes à tous, débutants ou amateurs éclairés.
Leur but est de vous intégrer à un projet de reconversion vers le domaine de l’apiculture.
Elles se basent notamment sur la pratique sur le lieu de travail du formateur.
Cela permet d’être plus près de la réalité de la profession d’un apiculteur. Ceci étant, dans le cadre d’une conversion professionnelle à l’apiculture bio, il existe deux aides que vous pouvez mobiliser.
Concernant le dossier de demande, vous pouvez profiter d’une majoration de la dotation Jeunes Agriculteurs (DJA).
Enfin, vous pourrez également bénéficier d’un crédit d’impôt de 3 500 euros pendant 1 an une fois la conversion terminée. Pour cela, vous devrez réaliser au moins 40% de votre chiffre d’affaires en bio.
L’apiculture bio : du complément d’activité à un véritable métier
À l’origine, l’abeille n’avait pas besoin des humains pour vivre.
Ce sont les hommes qui l’ont domestiquée pour récupérer son miel. Celui-ci est pourtant essentiel à la survie ainsi qu’au développement de la colonie. Pour l’apiculteur, des méthodes d’élevage intensives associées à l’agriculture industrielle (perte de biodiversité, pesticides) peuvent causer de nombreuses difficultés. Cependant, peut-on combiner la production de miel et le respect de l’abeille ?
C’est tout un challenge pour les apiculteurs bio. Quoi qu’il en soit, il est important d’intégrer l’apiculture dans les projets d’agro-écologie, d’agriculture urbaine, d’éco-centre et de production fruitière. Gardez à l’esprit que les abeilles contribuent à la biodiversité et à la pollinisation.
De ce fait, la production de miel doit être considérée comme un complément d’activité.
Dans ce cas, avoir entre 20 et 150 ruches est suffisant.
Puis, la conduite du rucher doit aussi respecter le cahier des charges du label Nature & Progrès. Autrement, elle doit se faire dans le cadre de la biodynamie.
Si l’apiculteur veut en faire une activité à part entière, il lui faut plus de 250 ruches.
Pour garantir une production rémunératrice et rester dans le cadre d’une apiculture naturelle, il doit se soumettre aux exigences du cahier des charges bio.
Toutefois, il faudra effectuer un suivi régulier de toutes les colonies entre le printemps et l’automne.
Cela permet de vérifier la présence des maladies, des pesticides, des prédateurs et des perturbations climatiques pouvant mettre en danger les abeilles.
Veillez également à leur santé ainsi qu’à la possibilité d’une flore riche en nectars et pollens.
En outre, l’apiculteur doit gérer l’essaimage en douceur et traiter ces insectes contre la varroase.
Il doit même se préparer à l’éventuel manque de nourriture. Néanmoins, son apiculture doit s’adapter aux conditions du territoire.
Les professionnels, eux, peuvent transhumer leurs ruches seulement 1 ou 2 fois par an.