On peut diviser les maladies de l'olivier en quatre grandes catégories :
- Les attaques dues à des insectes.
- Les maladies dues à des champignons.
- Les maladies dues à des dégénérescences ou à un manque de
nourriture.
- Les maladies bactériennes ou virales.
Ne prenez pas peur devant la longue liste ci-dessus. En fait, il n'y a qu'une seule maladie
réellement mortelle pour nos arbres : le pourridié, et encore celle-ci peut
être évitée facilement.
Toutes les autres maladies sont, soit faciles
à éviter avec un minimum de précautions, soit parfaitement supportables
si on n'est pas un fanatique de la rentabilité.
Voici une description de la plupart d'entre elles et le moyen de les combattre.

Insecte de la famille des Sternorhynches, comme le puceron ou le psylle, elle
n'est pas spécifique de l'olivier car elle vit également sur d'autres plantes,
en particulier sur le laurier rose.
A l'age adulte, elle mesure environ 5 mm de long et 4 de large. Elle ressemble à une
demi-sphère noir collé sur l'intérieur des feuilles mais surtout sur les
jeunes tiges d'un an ou deux. On peut voir sur son dos un motif qui ressemble à la
lettre "H".A ce stade adulte, l'insecte ne déplace plus car ses pattes sont atrophiées.
Il se nourrit en suçant la sève au moyen d'un rostre qui perfore les tissus
végétaux.
Le male est très différent de la femelle. C'est un insecte
ailé minuscule, avec une seule paire d'aile. Il ne se nourrit pas et fait rarement son
devoir. Ce n'est pas gênant pour la cochenille car elle est capable de se reproduire
par parthénogenèse, sans avoir besoin de s'accoupler avec un mâle.
La femelle pond une fois par an de mai à août, directement sous sa carapace,
jusqu'à 1000 oeufs. Les larves éclosent rapidement. De couleur orange, elles
mesurent environ 0,4 mm. Etant pourvues de pattes développées, elles se déplacent pour
aller se fixer sur la face inférieure des feuilles. Ce stade est appelé stade
"L1".
Au stade "L2" la larve a grandi, ses pattes sont moins visibles et surtout elle
a pris une couleur jaunâtre.
Le dernier stade avant l'age adulte est le stade "L3". La couleur est devenue grise et
la larve mesure environ 1 mm.


Les adultes meurent après la ponte. Les larves au stade "L2" et "L3"
survivront jusqu'à l'année suivante si les températures ne sont pas
descendues au-dessous de moins 6 degrés.
Lutte :
En soi, l'activité de la cochenille n'est pas dangereuse pour l'olivier. Ce qui
pose problème, c'est le miellat qu'elle sécrète comme beaucoup d'insectes
qui se nourrissent de la sève. Cette substance sucrée sert de substrat à
toute sorte de champignons microscopiques qui forme la fumagine ou noir de l'olivier.
( voir ci-dessous)
Les facteurs qui favorisent la pullulation de la cochenille sont :
- La douceur du climat.
- L'humidité.
- L'obscurité.
- Une fumure azotée trop abondante.
- La disparition de ses prédateurs naturels.
- La protection des fourmis qui se nourrissent de son miellat.
Une lutte raisonnée s'attaquera aux causes que nous pouvons maîtriser.
- Une taille régulière qui aérera l'arbre au maximum.
- Une utilisation raisonnable des engrais azotés.
- Enfin et surtout on favorisera les insectes prédateurs de la cochenille.
Le prédateur principal est une petite guêpe qui répond
au doux nom de "Metaphycus Bartletti". Cet insecte pond ses oeufs dans le corps de la
cochenille au moyen d'un "ovipositeur" qui perfore la carapace. La larve qui naîtra, se
nourrira de la cochenille puis en sortira en forant un trou d'environ 1 mm dans la carapace.
Cet auxiliaire fort utile a fait l'objet d'études sérieuses et son élevage
est maintenant très au point. Plusieurs sociétés,
spécialisées dans la lutte intégrée (Voir chapitre Adresses) les
proposent à des prix tout à fait raisonnables. Ils sont contenus dans des tubes
qui comptent une centaine d'individus. Pour lutter efficacement contre la cochenille, il
suffira de s'en procurer un pour 20 d'oliviers et de les relâcher au printemps en
accrochant le tube, à l'ombre dans la frondaison. Lorsque la situation sera redevenue
à un niveau normal, il suffira d'un tube pour 40 oliviers afin d'assurer une protection
permanente.


La cochenille a bien d'autres prédateurs comme les chrysopes, les
hyménoptères (famille des guêpes), les syrphes (des mouches colorées
qui ressemblent à des guêpes) et bien sur les précieuses coccinelles.
Tous ces insectes ne s'attaquent pas aux cochenilles adultes protégées par
leur carapace, mais se régalent de leurs larves.
La lutte chimique par pulvérisation d'insecticides sur toute la frondaison de
l'arbre n'est pas recommandée. D'une part, elle sera peu efficace contre les adultes
protégés par leur carapace et d'autre part, elle détruira également
les insectes utiles, aggravant la situation les années suivantes.
En cas de forte infestation, on peut utiliser un insecticide au fénoxycarbe (INSEGAR)
qui respectera les prédateurs. Le traitement devra être effectué
début juillet pour éliminer les larves qui viennent de naître. Pour plus
d'efficacité, on peut renouveler le traitement mi-août.
Voilà sans conteste le principal ennemi de l'oléiculteur, surtout dans notre région où la production d'olives de table est très importante. On a déjà vu, certaines années de forte attaque, des récoltes perdues en presque totalité. Si on a le temps de récolter les olives avant qu'elles ne tombent, l'huile sera de mauvaise qualité et acide. Quant à les garder pour la table, il vaut mieux ne pas y penser : la norme interdit plus de 2% d'olives véreuses dans un lot et il est extrêmement difficile et fastidieux de les trier correctement.

La mouche de l'olive ressemble effectivement à une petite mouche de 5 mm de long.
Elle possède des ailes parfaitement transparentes avec un petit point noir à
leur extrémité. C'est là son signe distinctif. On peut aussi la
reconnaître à son corps marron clair rayé de deux bandes noires sur
l'abdomen.
La femelle pond un oeuf à la fois dès que les olives ont atteint
une taille de 9 ou 10 mm de long, c'est à dire dès le mois de juin pour les
oliveraies situées au niveau de la mer. Comme elle pondra jusqu'à trois ou
quatre cent fois dans sa vie, c'est plus d'un demi kilo d'olive qui sera perdu pour chaque
individu. Son pouvoir de nuisance est encore multiplié par le fait que sa descendance
aura le temps de se reproduire deux fois avant le début de l'hiver.
La femelle pond en enfonçant son "ovipositeur" dans la peau de l'olive. C'est un
dard très fin dont la piqûre est pratiquement invisible. De l'oeuf minuscule,
sortira au bout de deux jours, une petite larve qui se nourrira de la chair
de l'olive en creusant une galerie.
Neuf jours après sa naissance, l'asticot est
prêt pour sa métamorphose en mouche. Cela se fera à l'intérieur
même de l'olive et prendra dix jours environ. L'insecte sortira alors en faisant un
trou de 1 mm dans la peau de l'olive. Ce trou est parfaitement visible et
caractéristique, il forme une petite tache brune aux bords nécrosés.
Si vous avez bien calculé, vous avez trouvé qu'une mouche a donné
naissance à un rejeton prêt à se reproduire au bout de vingt et un jours.
Cela bien sur lorsque les conditions ont été optimum pour lui, c'est à
dire par une température moyenne de 25 degrés.
Pour que la lutte contre la mouche de l'olive soit vraiment efficace, il faudra
l'entreprendre de bonne heure afin de ne pas laisser la première
génération se développer. En général, il faudra s'en
préoccuper dès le mois de juin pour les oliveraies les plus basses et juillet
ou août pour celles situées à plus haute altitude.
Un réseau de surveillance a été mis en place et des avis d'alerte sont
diffusés régulièrement dans la presse spécialisée, de plus il existe dans le commerce des insecticides biologiques ou pieges pour lutter contre la mouche de l'olivier.

La détection des vols de mouche se fait à l'aide de piège à phéromone.
Sur le fond de ce piège est disposée une plaque de carton enduite de glue. Une petite capsule de
phéromone attire les mâles de la mouche qui finissent par s'engluer sur la plaque.
Le comptage est fait deux fois par semaine, depuis le debut juillet jusqu'à fin octobre. Les organismes
oléicoles collectent ces résultats et diffusent les bulletins d'alertes si nécessaire.
On
peut aussi faire la surveillance soi même en accrochant dans quelques arbres et sur
une branche exposée au sud sud-ouest, un piège à guêpe rempli
de phosphate d'ammoniaque dilué dans de l'eau à 50g/litre.
Les attaques de la mouche de l'olive sont très variables selon les années. Cela
est dû au fait qu'elle est très sensible à la température. Elle ne
supporte pas celles supérieures à 42 degrés.

D'autre part, l'espèce se perpétue l'hiver sous forme de pupe (l'équivalent du cocon chez le papillon) enterrée à 5 ou 10 cm dans le sol. Une terre gelée en profondeur lui sera fatale.
La lutte la plus efficace est un traitement partiel de l'arbre avec un mélange
d'attractif alimentaire, le "Buminal" (1,2 cl par litre d'eau) et d'un insecticide
le fenthion (Lebacid), autorisé jusqu'à fin Août;t, et le diméthoate (Dimézil)
à la dose de 0,6 cl par litre d'eau.
A grosses gouttes, on asperge une branche exposée au sud, sud-ouest,
de préférence le matin ou le soir.
Le traitement doit être renouvelé tous les quinze jours jusqu'aux premiers
froids et particulièrement
après une forte pluie. Un petit truc bien utile : marquez la branche traitée
en y attachant une ficelle de couleur. Cela permettra de la reconnaître à
chaque traitement, surtout si ce sont plusieurs personnes différentes qui s'en
charge.
On peut aussi traiter l'ensemble de l'arbre lorsque les bulletins d'avertissement agricoles
signaleront un vol de mouches important. On utilisera une solution d'insecticide, par
exemple "Lebaycid" à 75cc/hl sur la totalité de la frondaison.
Ce traitement à l'inconvénient de tuer aussi les insectes utiles et
d'aggraver la situation les années suivantes non seulement en ce qui concerne la
mouche mais aussi les autres insectes nuisibles de l'olivier.
Pour rester dans la légalité, il faudra respecter les délais avant la
récolte mentionnés sur les emballages des insecticides. En
général trois à quatre semaines.
Les deux formes de traitements ci-dessus sont interdites en agriculture biologique. Seuls sont
autorisé les pièges à phéromones sexuelles (Voir "agriculture
biologique").


La pyrale du jasmin, est un joli un papillon de 25 à 30 mm d'envergure, de
couleur nacrée. Au repos, il a une forme triangulaire.
L'adulte ne représente aucun danger puisqu'il ne se nourrit pas.
C'est de sa descendance dont il faut se méfier.
En l'occurrence, il s'agit d'une
chenille de couleur verte et à la tête jaune qui mesure 20 mm de long.
Son régime favori est la feuille terminale des jeunes rameaux. Sur un arbre
adulte, ses dégâts sont en général supportables mais si une ou
plusieurs chenilles s'attaquent à un jeune plant, elles peuvent le dénuder
complètement.
Il faudra donc surveiller particulièrement les arbres âgés de moins de
4 ans. La chenille se transformera en adulte au bout de 3 semaines. Trois
générations peuvent se succéder dans l'année.
C'est la dernière génération qui survivra à l'hiver sous forme de
chenille uniquement.
On portera notamment son attention sur :
- la face inférieure des feuilles. C'est là que la femelle dépose
ses oeufs dès le mois de mars.
- Des feuilles cousues entre elles par une fine soie. C'est là que la chenille va
construire son cocon pour faire sa chrysalide (se métamorphoser en papillon).
On y trouvera souvent ses restes sous forme d'un petit sac brunâtre de 15 mm de long
- Le bord des jeunes feuilles de l'extrémité des rameaux découpé
et recroquevillé
Le traitement le plus efficace et le moins nocif pour l'environnement est à base de
" Bacillus Thuringiensis "sérotype 3, une bactérie qui s'attaque également
à la teigne de l'olivier. On pulvérisera la solution sur l'ensemble de
la végétation dès les premiers symptômes.
Il faudra le renouveler si une forte pluie est survenue quelques jours après ou si la
température est fraîche.



La teigne de l'olivier est un petit papillon de nuit qui mesure 14 mm d'envergure
pour 6 mm de longueur. Il possède des ailes grisâtres avec des reflets
argent et des taches brunes. Comme la pyrale du jasmin, c'est sa larve qui pose un grave
problème à l'oléiculteur.
En effet, trois générations se succèdent dans l'année
et chacune s'attaque à une partie différente de l'arbre et principalement
aux fleurs et aux olives. Certaines années de forte pullulation, la perte de
récolte peut atteindre 30 à 40%.
Au milieu du printemps, apparaissent les premiers papillons issus de la
dernière génération de l'année précédente.
Dès les premières fleurs, les femelles pondent sur les boutons floraux en
train de grossir. Une minuscule chenille naîtra après une dizaine de jours
d'incubation.
Elle entre immédiatement dans le bouton pour s'en
repaître. Elle passera ainsi d'une fleur à l'autre en tirant derrière elle
un fin fil de soie qui finira par former tout un réseau cotonneux enserrant toutes
les fleurs de la grappe.
Au bout de trois à quatre semaines la chenille à
atteint sa taille maximum. Elle fait à présent 8 mm de long et porte une
livrée verte rayée de bandes jaunes. Elle va se réfugier au milieu
du réseau de soie, tisser son cocon et entamer sa chrysalide.
Au bout de 15 jours, un papillon adulte en sortira pour pondre la
deuxième génération.
Nous sommes maintenant en été.
Les fleurs sont remplacées par de petites olives grosses comme des grains de riz.
C'est là que les nouvelles femelles vont pondre leurs oeufs. Après son
incubation, qui, grâce à la température plus chaude, ne dure cette
fois que 6 jours, la larve entre dans l'olive pour s'attaquer au noyau en gestation qui
n'est pas encore dur. Lorsqu'elle aura atteint sa taille finale, elle en sortira en
forant un trou près du pédoncule. L'olive tombera quelques temps après.
C'est au sol ou dans un creux de l'écorce que la chenille va faire son cocon.
Nous sommes maintenant en automne.
Les papillons qui vont apparaître, pondront leurs oeufs sur les feuilles.
Les larves de cette génération vont se nourrir en creusant de fines galeries
dans l'épaisseur de la feuille. Bien qu'elles ne soient pas plus larges qu'un
demi millimètre, ces galeries sont parfaitement visibles à l'oeil nu. Ces
dégâts ne sont jamais très graves pour l'arbre.
Jusqu'au printemps de l'année suivante, la larve
passera d'une feuille à l'autre tout en grandissant. Lorsqu'elle sera devenue trop
grosse pour rester à l'intérieur de la feuille, elle formera en tournant
en rond, une tache blanche. Elle sort enfin et mange la face inférieure de la
feuille. Elle fera sa métamorphose en papillon entre deux feuilles ou dans un creux
de l'écorce.
La lutte contre la teigne est identique à celle contre la Pyrale du jasmin.
Lorsque les boutons floraux commenceront à s'ouvrir, on pulvérisera sur
l'ensemble de la végétation un traitement au Bacillus Thuringiensis. De
même, on recommencera le traitement en cas de fortes pluies ou de température
fraîche.
Le meilleur moment pour savoir si vos oliviers ont besoin d'un tel traitement est la
période de la taille. Si vous trouvez un nombre élevé de feuilles
attaquées de la manière décrite ci-dessus, il faudra agir car la future
récolte risque d'être compromise. Il existe aussi des pièges à
phéromone sexuelle qui peuvent vous donner une bonne indication du niveau d'infestation
de votre oliveraie.



Le Neiroun est un insecte nuisible qui ressemble à un petit scarabée
de couleur gris-noir, d'environ 2 mm de long. On distingue nettement ses antennes en forme de
râteau.
C'est un insecte xylophage, c'est à dire qui se nourrit de bois. Il n'est pas
spécifique à l'olivier puisqu'il vit sur touts les oléacées :
les frênes, les troènes ou encore les lilas.
Au printemps, il creuse un trou sur une branche de deux ou trois ans, c'est à dire,
malheureusement pour nous, de préférence sur les branches fructifères.
On peut voir aisément une branche attaquée aux petits tas sciure à
l'entrée de chaque galerie.
La femelle creuse sous l'écorce deux galeries de part et d'autre de ce trou
d'entrée. Elle y pond, dans de petites encoches, une quinzaine d'oeufs de moins d'un
millimètre de long et de couleur crème. Chaque larve qui en sortira va creuser,
pour se nourrir, sa propre galerie perpendiculairement à la galerie principale.
Lorsqu'elle se sera transformée en insecte parfait, elle sortira de la branche pour
aller s'accoupler et pondre à son tour.
Le cycle aura duré de un à un mois et demi. Trois générations
peuvent se succéder dans l'année. La larve de la dernière
génération ainsi que l'adulte passeront l'hiver dans une chambre creusée
dans une branche.
Entre temps, les adultes se seront nourrit de bois en mordant l'écorce, de
préférence à l'aisselle d'une grappe d'olive, ce qui peut poser
problème en cas de forte pullulation. Dans une oliveraie bien entretenue, les dégâts causés par le
neiroun sont en général minimes et parfaitement supportables. Il est très
important de brûler ou composter sans attendre les branches de tailles. Il suffit pour s'en
convaincre d'en laisser quelques-unes sous un olivier pour voir, au milieu du printemps, le
nombre de trous qui auront été fait par ces insectes. C'est d'ailleurs une
méthode intéressante pour piéger la ponte de ces insectes car ils
semblent préférer le bois fraîchement coupé... à condition de ne
pas attendre trop longtemps avant de brûler les branches, avant la sortie des nymphes.
Lorsqu'on constate une forte attaque sur les arbres et de nombreuses branches sèches,
on pourra, à l'occasion du traitement de printemps, mélanger un insecticide avec
la solution cuprique. Par exemple de l'Ultracide 20 à la dose de 1/4 litre pour 100
litres de mélange.
Néanmoins, cela doit rester exceptionnel et n'est pas à recommander car on
détruira, avec les neirouns, nombre d'insectes auxiliaires qui auraient pu aider
à revenir à une situation équilibrée.

Il s'agit d'un petit insecte ressemblant à un moucheron qui pique les
jeunes feuilles pour se nourrir de la sève. Les feuilles atteintes ont une forme
caractéristique de faucille.
Les dégâts occasionnés sont minimes et il ne vaut mieux pas traiter les arbres
avec un insecticide qui détruirait ses prédateurs naturels.
La fumagine est la prolifération de plusieurs espèces de champignons
microscopiques ou "cryptogames". Elle forme une fine pellicule noirâtre qui
s'installe d'abord sur les feuilles puis finit par recouvrir l'ensemble des branches de l'arbre.
Elle ne s'attaque pas à proprement parler aux cellules végétales
mais est dangereuse pour l'olivier car elle nuit à la photosynthèse et
l'empêche de respirer en bloquant les échanges gazeux. De par sa couleur noire,
elle provoque une brûlure de la végétation. La production d'olives sera
gravement affectée et elles seront de moins bonne qualité.
Pour se développer, ces champignons ont besoin d'un "substrat" dont ils se nourrissent.
Il s'agit pour la fumagine du miellat secrété par les insectes piqueurs qui
sucent la sève de l'arbre. Chez l'olivier, il s'agit principalement de la cochenille.
Un autre facteur important de prolifération est la douceur de la température
ambiante, l'humidité et l'obscurité. C'est pourquoi la fumagine se
développe surtout au printemps et à l'automne, sur des oliviers aux feuillages
trop denses.
Une fumure trop azotée est aussi en partie responsable. De même, des herbes
trop hautes sous les oliviers entretiennent une atmosphère humide qui aggrave la
situation.
Cette maladie est rarement mortelle pour l'arbre et seulement lorsqu'il est totalement
négligé.
Généralement, il suffira de le tailler sévèrement pour
l'aérer au maximum puis de le traiter avec une solution de cuivre sur l'ensemble
de la frondaison, au début du printemps et de l'automne, pour régler
le problème. Dans les zones infestées ou à risque, il serait bon de
faire ce traitement à titre préventif.
Pour qu'il ait sa pleine
efficacité,
il faudra bien insister sur l'intérieur du feuillage, traiter aussi le tronc et
les branches maîtresses et enfin recommencer le travail si une grosse pluie est survenue
quelques jours après le traitement.
Les spécialités que l'on trouve généralement dans le commerce sont :
Le Viricuivre (750g/hl), le Cupravit (750g/hl), la bouillie bordelaise (1kg/hl)

Le cyclonium ou "oeil de paon" est une colonie de champignons cryptogamiques qui
s'installe sur les feuilles. Il doit son nom à son aspect : une série de cercles
concentriques de différentes couleurs allant du noir au vert foncé puis
du jaune au marron.
Sa période de prolifération est le printemps et l'automne lorsque
l'atmosphère est douce et humide. Il commence par s'en prendre aux branches
basses puis envahit tout l'arbre. Les feuilles tombent rapidement et l'olivier se
dénude sévèrement jusqu'au remplacement des feuilles. La production
d'olives est gravement affectée.
Il faut se méfier du cyclonium car son attaque est très rapide en situation
favorable. Dès les premiers symptômes, il faudra traiter l'ensemble du
feuillage à la bouillie bordelaise ou tout autre traitement au cuivre. Il serait bon
de le faire à titre
préventif au début du printemps et à l'automne avec les
recommandations d'usage, c'est à dire renouveler le traitement si des pluies
abondantes sont survenues quelques temps après.


Le pourridié est une maladie mortelle pour l'olivier.
C'est un champignon dont le mycélium, un réseau de fils blanc crème
ressemblant à des racines, s'installe
entre l'écorce et le bois des racines et du collet. Le champignon proprement dit,
qui n'est en fait que le fruit du mycélium, apparaît à l'automne, dans les périodes
douces et humides, près de la base du tronc de l'olivier.
Il forme un groupe serré de cornets de 10 à 20 cm de haut et de couleur miel,
d'où son nom :
Armillariella mellea (miel en latin). Lorsque l'arbre meurt, ses racines ont une odeur de
moisi caractéristique de marc de cidre.
Les conditions favorisant l'apparition de ce champignon sont :
- Un terrain lourd et humide en permanence.
- Des racines mortes et pourrissantes.
- Des débris végétaux ligneux enterrés avant décomposition.
- Un arbre affaibli et aux racines blessées.
- Un amendement avec du fumier frais et non décomposé.
Cette maladie est souvent fatale pour l'olivier et très contagieuse pour
ses voisins.
Le traitement est difficile et souvent inefficace. D'après l'expérience
de plusieurs oléiculteurs, certains oliviers semblent se tirer d'affaire eux même
(peut être grâce à une année de sècheresse).
Le mieux est de ne pas tenter le diable et faire le nécessaire pour que
la maladie ne s'installe pas.
- Ne pas laisser des racines mortes dans
le sol ainsi que des morceaux de bois pourrissants.
- Si votre sol est lourd et gorgé d'eau, incorporez y de l'humus bien
décomposé et de la chaux.
- N'enfouissez jamais de fumier insuffisamment décomposé.
- N'arrosez jamais exagérément votre oliveraie.

La coulure est l'absence de fécondation de la fleur. Elle se
développe normalement puis disparaît sans laisser de trace.
La millerandage est la fécondation imparfaite de la fleur qui donnera un petit fruit de
la taille d'un grain de poivre qui se développera normalement.
Les causes sont multiples :
- Une période de pluie, d'humidité et/ou de froid pendant le court moment ou les fleurs sont fécondables.
- Une carence en azote et en potassium au moment de la floraison, particulièrement pour l'azote. D'où l'importance des apports fractionnés de cet engrais au printemps.
- Un manque d'oligo-élément et, au tout premier rang, de bore. Il suffit, pour s'en prémunir, d'ajouter du Solubore aux traitements cupriques de printemps, avant et après la floraison.
- Un manque d'eau pendant cette période de croissance cruciale ou l'olivier en a le plus besoin.
- Une taille trop sévère qui oblige l'olivier à puiser dans ses réserves pour reconstituer sa frondaison.
- Enfin, et seulement en ce qui concerne le millerandage, il peut exister une cause d'ordre génétique ou un problème d'auto-incompatibilité de la fécondation par le propre pollen de l'arbre. C'est vrai pour certaines variétés d'oliviers comme la Lucques mais c'est rarement le cas pour le Cailletier.
En conclusion, si vous avez beaucoup de problèmes de coulure ou millerandage, et que le temps pendant la floraison était favorable, remettez en cause sans plus attendre, votre façon de soigner votre sol et vos oliviers.
Si vous observez une ou plusieurs branches qui sèchent entièrement
et soudainement, il s'agit certainement de la verticillose. C'est un champignon qui s'attaque
aux racines de l'arbre et dont il n'existe, pour l'heure aucun traitement.
La maladie est rarement mortelle. Elle s'estompera pendant quelques années puis
réapparaîtra ou disparaîtra complètement.

Il s'agit d'une bactérie qui infecte le système de circulation de
la sève et dont il est très
difficile de se débarrasser.
Elle forme sur les branches de toutes taille des excroissances de bois qui ressemblent à
des verrues. L'arbre ne semble pas en souffrir. Pour limiter la maladie, il faut
éliminer, autant que faire se peut, ces branches malades et surtout bien
désinfecter les outils de coupe avant de passer à un autre olivier.