On peut diviser les maladies de l’olivier en quatre grandes catégories :
– Les attaques dues à des insectes.
– Les maladies de l’olivier dues à des champignons.
– Les maladies dues à des dégénérescences ou à un manque de nourriture.
– Les maladies de l’olivier bactériennes ou virales.
Ne prenez pas peur devant la longue liste ci-dessus. En fait, il n’y a qu’une seule maladie réellement mortelle pour nos oliviers : le pourridié, et encore cette maladie de l’olivier peut être évitée facilement.
Toutes les autres maladies de l’olivier sont, soit faciles à éviter avec un minimum de précautions, soit parfaitement supportables si on n’est pas un fanatique de la rentabilité.
Voici une description de la plupart d’entre elles et le moyen de les combattre.
La cochenille noire de l’olivier
Insecte de la famille des Sternorhynches, comme le puceron ou le psylle, la cochenille n’est pas spécifique de l’olivier car elle vit également sur d’autres plantes, en particulier sur le laurier rose. A l’age adulte, elle mesure environ 5 mm de long et 4 de large. Elle ressemble à une demi-sphère noir collé sur l’intérieur des feuilles mais surtout sur les jeunes tiges d’un an ou deux. On peut voir sur son dos un motif qui ressemble à la lettre « H ».A ce stade adulte, l’insecte ne déplace plus car ses pattes sont atrophiées.
Article sur la cochenille de l’olivier dans cet article
Sélection anti-cochenille :
Mouche de l’olive
Article sur la mouche de l’olive développé dans cet article
La Pyrale du Jasmin
La pyrale du jasmin ou pyrale du buis , est un joli un papillon de 25 à 30 mm d’envergure, de couleur nacrée. Au repos, il a une forme triangulaire.
L’adulte ne représente aucun danger puisqu’il ne se nourrit pas. C’est de sa descendance dont il faut se méfier.
En l’occurrence, il s’agit d’une chenille de couleur verte et à la tête jaune qui mesure 20 mm de long.
Son régime favori est la feuille terminale des jeunes rameaux. Sur un arbre adulte, ses dégâts sont en général supportables mais si une ou plusieurs chenilles s’attaquent à un jeune plant, elles peuvent le dénuder complètement.
Il faudra donc surveiller particulièrement les arbres âgés de moins de 4 ans. La chenille se transformera en adulte au bout de 3 semaines. Trois générations peuvent se succéder dans l’année. C’est la dernière génération qui survivra à l’hiver sous forme de chenille uniquement.
On portera notamment son attention sur :
– la face inférieure des feuilles. C’est là que la femelle dépose ses oeufs dès le mois de mars.
– Des feuilles cousues entre elles par une fine soie. C’est là que la chenille va construire son cocon pour faire sa chrysalide (se métamorphoser en papillon). On y trouvera souvent ses restes sous forme d’un petit sac brunâtre de 15 mm de long
– Le bord des jeunes feuilles de l’extrémité des rameaux découpé et recroquevillé
Le traitement le plus efficace et le moins nocif pour l’environnement est à base de » Bacillus Thuringiensis « sérotype 3, une bactérie qui s’attaque également à la teigne de l’olivier. On pulvérisera la solution sur l’ensemble de la végétation dès les premiers symptômes. Il faudra le renouveler si une forte pluie est survenue quelques jours après ou si la température est fraîche.
Lutte contre la pyrale :
La teigne de l’olivier est un petit papillon de nuit qui mesure 14 mm d’envergure pour 6 mm de longueur. Il possède des ailes grisâtres avec des reflets argent et des taches brunes. Comme la pyrale du jasmin, c’est sa larve qui pose un grave problème à l’oléiculteur.
En effet, trois générations se succèdent dans l’année et chacune s’attaque à une partie différente de l’arbre et principalement aux fleurs et aux olives. Certaines années de forte pullulation, la perte de récolte peut atteindre 30 à 40%.
Au milieu du printemps, apparaissent les premiers papillons issus de la dernière génération de l’année précédente.
Dès les premières fleurs, les femelles pondent sur les boutons floraux en train de grossir. Une minuscule chenille naîtra après une dizaine de jours d’incubation.
Elle entre immédiatement dans le bouton pour s’en repaître. Elle passera ainsi d’une fleur à l’autre en tirant derrière elle un fin fil de soie qui finira par former tout un réseau cotonneux enserrant toutes les fleurs de la grappe.
Au bout de trois à quatre semaines la chenille à atteint sa taille maximum. Elle fait à présent 8 mm de long et porte une livrée verte rayée de bandes jaunes. Elle va se réfugier au milieu du réseau de soie, tisser son cocon et entamer sa chrysalide.
Au bout de 15 jours, un papillon adulte en sortira pour pondre la deuxième génération.
Nous sommes maintenant en été. Les fleurs sont remplacées par de petites olives grosses comme des grains de riz.
C’est là que les nouvelles femelles vont pondre leurs oeufs. Après son incubation, qui, grâce à la température plus chaude, ne dure cette fois que 6 jours, la larve entre dans l’olive pour s’attaquer au noyau en gestation qui n’est pas encore dur. Lorsqu’elle aura atteint sa taille finale, elle en sortira en forant un trou près du pédoncule. L’olive tombera quelques temps après. C’est au sol ou dans un creux de l’écorce que la chenille va faire son cocon.
Nous sommes maintenant en automne. Les papillons qui vont apparaître, pondront leurs oeufs sur les feuilles. Les larves de cette génération vont se nourrir en creusant de fines galeries dans l’épaisseur de la feuille. Bien qu’elles ne soient pas plus larges qu’un demi millimètre, ces galeries sont parfaitement visibles à l’oeil nu. Ces dégâts ne sont jamais très graves pour l’arbre.
Jusqu’au printemps de l’année suivante, la larve passera d’une feuille à l’autre tout en grandissant. Lorsqu’elle sera devenue trop grosse pour rester à l’intérieur de la feuille, elle formera en tournant en rond, une tache blanche. Elle sort enfin et mange la face inférieure de la feuille. Elle fera sa métamorphose en papillon entre deux feuilles ou dans un creux de l’écorce.
La lutte contre la teigne est identique à celle contre la Pyrale du jasmin. Lorsque les boutons floraux commenceront à s’ouvrir, on pulvérisera sur l’ensemble de la végétation un traitement au Bacillus Thuringiensis. De même, on recommencera le traitement en cas de fortes pluies ou de température fraîche.
Le meilleur moment pour savoir si vos oliviers ont besoin d’un tel traitement est la période de la taille. Si vous trouvez un nombre élevé de feuilles attaquées de la manière décrite ci-dessus, il faudra agir car la future récolte risque d’être compromise. Il existe aussi des pièges à phéromone sexuelle qui peuvent vous donner une bonne indication du niveau d’infestation de votre oliveraie.
Le Neiroun est un insecte nuisible qui ressemble à un petit scarabée de couleur gris-noir, d’environ 2 mm de long. On distingue nettement ses antennes en forme de râteau. C’est un insecte xylophage, c’est à dire qui se nourrit de bois. Il n’est pas spécifique à l’olivier puisqu’il vit sur touts les oléacées : les frênes, les troènes ou encore les lilas.
Au printemps, il creuse un trou sur une branche de deux ou trois ans, c’est à dire, malheureusement pour nous, de préférence sur les branches fructifères. On peut voir aisément une branche attaquée aux petits tas sciure à l’entrée de chaque galerie.
La femelle creuse sous l’écorce deux galeries de part et d’autre de ce trou d’entrée. Elle y pond, dans de petites encoches, une quinzaine d’oeufs de moins d’un millimètre de long et de couleur crème. Chaque larve qui en sortira va creuser, pour se nourrir, sa propre galerie perpendiculairement à la galerie principale. Lorsqu’elle se sera transformée en insecte parfait, elle sortira de la branche pour aller s’accoupler et pondre à son tour.
Le cycle aura duré de un à un mois et demi. Trois générations peuvent se succéder dans l’année. La larve de la dernière génération ainsi que l’adulte passeront l’hiver dans une chambre creusée dans une branche.
Entre temps, les adultes se seront nourrit de bois en mordant l’écorce, de préférence à l’aisselle d’une grappe d’olive, ce qui peut poser problème en cas de forte pullulation. Dans une oliveraie bien entretenue, les dégâts causés par le neiroun sont en général minimes et parfaitement supportables. Il est très important de brûler ou composter sans attendre les branches de tailles. Il suffit pour s’en convaincre d’en laisser quelques-unes sous un olivier pour voir, au milieu du printemps, le nombre de trous qui auront été fait par ces insectes. C’est d’ailleurs une méthode intéressante pour piéger la ponte de ces insectes car ils semblent préférer le bois fraîchement coupé… à condition de ne pas attendre trop longtemps avant de brûler les branches, avant la sortie des nymphes.
Lorsqu’on constate une forte attaque sur les arbres et de nombreuses branches sèches, on pourra, à l’occasion du traitement de printemps, mélanger un insecticide avec la solution cuprique. Par exemple de l’Ultracide 20 à la dose de 1/4 litre pour 100 litres de mélange.
Néanmoins, cela doit rester exceptionnel et n’est pas à recommander car on détruira, avec les neirouns, nombre d’insectes auxiliaires qui auraient pu aider à revenir à une situation équilibrée.
Le Thrips
Le thrips est un petit insecte ressemblant à un moucheron qui pique les jeunes feuilles pour se nourrir de la sève. Les feuilles atteintes ont une forme caractéristique de faucille.
Les dégâts occasionnés sont minimes et il ne vaut mieux pas traiter les arbres avec un insecticide qui détruirait ses prédateurs naturels.
lutte contre le thrips
La Fumagine ou « noir de l’olivier »
La fumagine est la prolifération de plusieurs espèces de champignons microscopiques ou « cryptogames ». Elle forme une fine pellicule noirâtre qui s’installe d’abord sur les feuilles puis finit par recouvrir l’ensemble des branches de l’arbre. Elle ne s’attaque pas à proprement parler aux cellules végétales mais est dangereuse pour l’olivier car elle nuit à la photosynthèse et l’empêche de respirer en bloquant les échanges gazeux. De par sa couleur noire, elle provoque une brûlure de la végétation. La production d’olives sera gravement affectée et elles seront de moins bonne qualité.
Pour se développer, ces champignons ont besoin d’un « substrat » dont ils se nourrissent. Il s’agit pour la fumagine du miellat secrété par les insectes piqueurs qui sucent la sève de l’arbre. Chez l’olivier, il s’agit principalement de la cochenille. Un autre facteur important de prolifération est la douceur de la température ambiante, l’humidité et l’obscurité. C’est pourquoi la fumagine se développe surtout au printemps et à l’automne, sur des oliviers aux feuillages trop denses.
Une fumure trop azotée est aussi en partie responsable. De même, des herbes trop hautes sous les oliviers entretiennent une atmosphère humide qui aggrave la situation.
Cette maladie de l’olivier est rarement mortelle pour l’arbre et seulement lorsqu’il est totalement négligé. Généralement, il suffira de le tailler sévèrement pour l’aérer au maximum puis de le traiter avec une solution de cuivre sur l’ensemble de la frondaison, au début du printemps et de l’automne, pour régler le problème. Dans les zones infestées ou à risque, il serait bon de faire ce traitement à titre préventif.
Pour qu’il ait sa pleine efficacité, il faudra bien insister sur l’intérieur du feuillage, traiter aussi le tronc et les branches maîtresses et enfin recommencer le travail si une grosse pluie est survenue quelques jours après le traitement.
Les spécialités que l’on trouve généralement dans le commerce sont : Le Viricuivre (750g/hl), le Cupravit (750g/hl), la bouillie bordelaise (1kg/hl)
Cyclonium ou « oeil de paon »
Le cyclonium ou « oeil de paon » est une colonie de champignons cryptogamiques qui s’installe sur les feuilles. Il doit son nom à son aspect : une série de cercles concentriques de différentes couleurs allant du noir au vert foncé puis du jaune au marron.
Sa période de prolifération est le printemps et l’automne lorsque l’atmosphère est douce et humide. Il commence par s’en prendre aux branches basses puis envahit tout l’arbre. Les feuilles tombent rapidement et l’olivier se dénude sévèrement jusqu’au remplacement des feuilles. La production d’olives est gravement affectée.
Il faut se méfier du cyclonium car son attaque est très rapide en situation favorable. Dès les premiers symptômes, il faudra traiter l’ensemble du feuillage à la bouillie bordelaise ou tout autre traitement au cuivre. Il serait bon de le faire à titre préventif au début du printemps et à l’automne avec les recommandations d’usage, c’est à dire renouveler le traitement si des pluies abondantes sont survenues quelques temps après.
Pourridié
Le pourridié est une maladie de l’olivier mortelle.
C’est un champignon dont le mycélium, un réseau de fils blanc crème ressemblant à des racines, s’installe entre l’écorce et le bois des racines et du collet. Le champignon proprement dit, qui n’est en fait que le fruit du mycélium, apparaît à l’automne, dans les périodes douces et humides, près de la base du tronc de l’olivier.
Il forme un groupe serré de cornets de 10 à 20 cm de haut et de couleur miel, d’où son nom : Armillariella mellea (miel en latin). Lorsque l’arbre meurt, ses racines ont une odeur de moisi caractéristique de marc de cidre.
Les conditions favorisant l’apparition de ce champignon sont :
– Un terrain lourd et humide en permanence.
– Des racines mortes et pourrissantes.
– Des débris végétaux ligneux enterrés avant décomposition.
– Un arbre affaibli et aux racines blessées.
– Un amendement avec du fumier frais et non décomposé.
Cette maladie de l’olivier est souvent fatale pour les oliviers, de plus elle et très contagieuse pour ses voisins.
Le traitement est difficile et souvent inefficace. D’après l’expérience de plusieurs oléiculteurs, certains oliviers semblent se tirer d’affaire eux même (peut être grâce à une année de sècheresse).
Le mieux est de ne pas tenter le diable et faire le nécessaire pour que la maladie ne s’installe pas.
– Ne pas laisser des racines mortes dans le sol ainsi que des morceaux de bois pourrissants.
– Si votre sol est lourd et gorgé d’eau, incorporez y de l’humus bien décomposé et de la chaux.
– N’enfouissez jamais de fumier insuffisamment décomposé.
– N’arrosez jamais exagérément votre oliveraie.
Millerandage et coulure
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La coulure est l’absence de fécondation de la fleur. Elle se développe normalement puis disparaît sans laisser de trace.
La millerandage est la fécondation imparfaite de la fleur qui donnera un petit fruit de la taille d’un grain de poivre qui se développera normalement.
Les causes sont multiples :
- Une période de pluie, d’humidité et/ou de froid pendant le court moment ou les fleurs sont fécondables.
- Une carence en azote et en potassium au moment de la floraison, particulièrement pour l’azote. D’où l’importance des apports fractionnés de cet engrais au printemps.
- Un manque d’oligo-élément et, au tout premier rang, de bore. Il suffit, pour s’en prémunir, d’ajouter du Solubore aux traitements cupriques de printemps, avant et après la floraison.
- Un manque d’eau pendant cette période de croissance cruciale ou l’olivier en a le plus besoin.
- Une taille trop sévère qui oblige l’olivier à puiser dans ses réserves pour reconstituer sa frondaison.
- Enfin, et seulement en ce qui concerne le millerandage, il peut exister une cause d’ordre génétique ou un problème d’auto-incompatibilité de la fécondation par le propre pollen de l’arbre. C’est vrai pour certaines variétés d’oliviers comme la Lucques mais c’est rarement le cas pour le Cailletier.
En conclusion, si vous avez beaucoup de problèmes de coulure ou millerandage, et que le temps pendant la floraison était favorable, remettez en cause sans plus attendre, votre façon de soigner votre sol et vos oliviers.
La Verticillose
Si vous observez une ou plusieurs branches qui sèchent entièrement et soudainement, il s’agit certainement de la verticillose. C’est un champignon qui s’attaque aux racines de l’arbre et dont il n’existe, pour l’heure aucun traitement. Cette maladie des oliviers est rarement mortelle. Elle s’estompera pendant quelques années puis réapparaîtra ou disparaîtra complètement.
Le chancre (ou rougne)
Il s’agit d’une maladie de l’olivier dû à une bactérie qui infecte le système de circulation de la sève et dont il est très difficile de se débarrasser.
Elle forme sur les branches de toutes taille des excroissances de bois qui ressemblent à des verrues. L’arbre ne semble pas en souffrir. Pour limiter la maladie, il faut éliminer, autant que faire se peut, ces branches malades et surtout bien désinfecter les outils de coupe avant de passer à un autre olivier.