Notre olivier, de son petit nom « Olea Europea », fait parti de la famille des Oléacées qui comprend, entre autre, les lilas (Syringia), les troènes (Ligustrum), les frênes (Fraxinus) ainsi que nombre d’arbustes comme les forsythias, les jasmins.
Il existe un grand nombre de variétés d’olivier, plus d’une centaine, toutes issues de l’olivier sauvage ou oléastre, dont on voit encore bien souvent quelques sujets dans les garrigues.
Il est originaire du proche orient et l’on dit que ce sont les Phéniciens qui l’ont introduit chez nous quelques 800 ans avant J.C. Sa domestication remonterait à 4000 ans avant J.C. en Mésopotamie (Syrie et Iran). Son aire de répartition est aujourd’hui située entre le 25ème et le 45ème parallèle de notre planète, dans l’hémisphère nord aussi bien que sud. C’est pourquoi on le trouve en Californie, au Japon, en Chine, au Mexique, en Argentine, au Chili ou en Australie. Dans tous ces pays, des centaines d’hectares sont plantés chaque année et le bassin méditerranéen dont la production représente 90% de la production mondiale, risque de perdre sa place un jour.
On dit que l’olivier est immortel. Il peut vivre jusqu’à 1000 ans et, si à cet âge canonique on le coupe, il produira immédiatement un rejet qui vivra lui aussi des centaines d’années.
De 1 à 7 ans, ce sera un juvénile qui ne produira pas d’olive.
De 7 à 35 ans, il commencera à produire tout en poursuivant sa croissance.
De 35 à 150 ans, il est en pleine maturité et sa production sera très abondante.
Au delà de 150 ans, son tronc commencera à se creuser, il perdra une partie de son écorce et sa production déclinera.

Néanmoins, un hiver marqué lui est nécessaire pour induire la production de fleurs et donc d’olives.
Nous sommes, en France, à la limite Nord de son aire de répartition. Environ tous les 30 ans, nous subissons un hiver rude avec des températures inférieures à – 15 degrés; que nos arbres ne peuvent supporter. La partie aérienne meurt et l’arbre doit être coupé pour laisser place à un de ses rejets. Les derniers épisodes fâcheux de ce type sont survenus en 1956 et 1985.
- On dit que l’olivier se plait dans des terrains pauvres où aucune autre production ne serait rentable.
C’est en partie vrai mais il produira d’autant plus que le sol sera riche et recevra un minimum de 220 mm d’eau par an.
Toutefois, un sol non filtrant et gorgé d’eau en permanence lui sera fatal.
Il est très accommodant quant au type de sol. Acide ou alcalin, tous lui conviennent avec toutefois une préférence pour un sol légèrement calcaire. - C’est un arbre au feuillage persistant donc toujours vert. Persistant ne veut pas dire que ses feuilles sont immortelles. Elles vivent en moyenne trois ans puis jaunissent et tombent, principalement en été.
Elles sont disposées de façon symétrique sur le rameau. Elles sont d’un vert foncé et luisant sur la face supérieure et d’un vert argenté sur la face interne. - Ses fleurs comprennent : une corolle, deux étamines, un calice à quatre pétales, un ovaire de forme arrondie qui porte un style assez épais et terminé par un stigmate. Il contient deux ovules.
Les fleurs sont regroupées sur une petite grappe qui en compte de 10 à 20 et qui pousse au début du printemps à l’aisselle des feuilles sur les rameaux âgés de deux ans.
La plupart des oliviers sont auto-fertiles, c’est à dire que son propre pollen peut féconder ses propres ovaires. C’est particulièrement le cas du Cailletier. La fécondation se fait principalement par le vent et ne dure qu’une petite semaine par an. C’est pourquoi, les années où il pleut trop abondamment durant cette période ou le temps est brumeux, ne comptez pas trop sur une récolte abondante.
Les bonnes années, à peine 5 à 10% des fleurs produiront des fruits mais, étant donné leur nombre, c’est largement suffisant pour une bonne production.
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Toutes ces fleurs fécondées donnent en principe une olive. Ce fruit est une drupe, c’est à dire un fruit à noyau. Il y a, parmi les amateurs d’olives qui n’ont jamais vu un olivier, une croyance très commune que nous allons essayer de corriger une bonne fois pour toute : Il n’existe pas de race d’olive verte. Toutes les olives deviennent noires en mûrissant.
Ce merveilleux fruit comprend :
- L’épicarpe qui est en fait la peau de l’olive. Elle est recouverte d’une matière cireuse, la cuticule, qui est imperméable à l’eau.
- Le mésocarpe qui nous intéresse particulièrement puisque c’est la pulpe du fruit. Elle est constituée de cellule dans lesquelles vont être stockées les gouttes de graisses qui formeront l’huile d’olive, durant la « lipogénèse » qui dure de la fin août jusqu’à la véraison.
- L’endocarpe qui est le noyau.
Il est formé de deux sortes de cellules :
– L’enveloppe qui se sclérifie l’été à partir de fin juillet.
– L’amande à l’intérieur du noyau qui contient deux ovaires dont l’un n’est pas fonctionel et donc stéril. Le deuxième produit un embryon qui, en situation favorable d’humidité, de chaleur et d’environnement, donnera peu être un jour un nouvel olivier.
Lorsque l’arbre est trop chargé ou qu’il ne peut subvenir à tous ses besoins (sécheresse exagérée ou sol trop pauvre), il élimine les fruits excédentaires au mois d’août.
D’un point de vue chimique, voici les principaux constituants de l’olive :
Composants | Pourcentage |
Eau |
50% |
L’oliveraie
Vous l’avez peut-être remarqué, notre région est une région de montagne où les terrains plats sont plutôt rares. Vous avez peut être aussi remarqué que notre région est très touristique et que l’immobilier gagne du terrain (sans jeu de mot) chaque année. Ces parcelles plates et si rares sont également très chères.
Il y a donc de fortes chances que, si nous décidions de créer une oliveraie, ce soit à flanc de colline ou de montagne, comme d’ailleurs la grande majorité de celles existantes.
Voici quelques règles de bon sens pour ne pas se tromper dans le choix du terrain :
- L’exposition est de première importance. L’idéal est une exposition Sud/Sud Est. En tout état de cause une exposition Nord c’est à dire l’Ubac, est à proscrire.
- Les fonds de vallée ou de vallon sont également inadéquats car l’air froid qui s’y accumule ne convient pas du tout aux oliviers qui, s’ils n’en meurent pas, végèteront, seront malades et ne donneront qu’une maigre récolte.
- Le terrain ne devra pas être trop lourd et gorgé d’eau en permanence ce qui entraînerait les mêmes effets que ci-dessus.
- Pourtant la nature du terrain n’est pas une question vitale car l’olivier est très accommodant. Comme mentionné dans le paragraphe ci-dessus, il accepte aussi bien les sols acides que les sols calcaires. L’idéal est un sol légèrement basique. Si la nature du terrain que vous aurez acquis s’en écarte trop, il conviendra de l’amendé comme indiqué dans le chapitre « Amendements »
- Un accès routier à la parcelle est absolument indispensable. Si vous n’avez pas monté une pente avec un sac d’engrais de 50kg sur le dos, essayez avant de vous faire une opinion sur l’importance de ce point.
- Si l’on rêve d’une oliveraie productive, il sera indispensable de disposer d’une ressource en eau abondante et de bonne qualité c’est à dire non polluée et sans chlore. Il est aussi très important pour l’équilibre budgétaire de votre projet que cette eau soit bon marché sur le long terme et même si possible gratuite.
- Les intempéries de ces dernières années nous l’ont rappelé : les éboulements de terrains sont un risque très fréquent dans notre région. Il faudra bien étudier la parcelle où l’on veut établir notre oliveraie, si possible avec le conseil d’un expert, afin de déterminer les risques géologiques. Faute de quoi, le travail de toute une vie pourrait partir en torrent de boue en quelques secondes.
- Enfin l’altitude ne devra pas être trop élevée. 700 mètres est un maximum. Une altitude de 400 ou 500 m n’est pas un handicap, bien au contraire, surtout si nous voulons produire des olives de tables. Les attaques de la mouche, qui sont un véritable fléau au niveau de la mer, seront moins importantes à ces altitudes.
Nous avons donc trouvé l’endroit idéal pour établir notre oliveraie.
La première opération sera le débroussaillage. Tous les arbres présents seront abattus sans remord. Exceptionnellement, on pourra laisser en place quelques arbres fruitiers de valeur mais ils devront être en large minorité par rapport aux futurs oliviers. Sachez que, si vous voulez faire partie de l’AOC « olive de Nice », il se peut qu’on vous demande de les abattre un jour.
Si on croit aux vertus d’une agriculture raisonnée et respectueuse de l’environnement, il serait intelligent de laisser sur le pourtour de la parcelle une bande de végétaux indigènes, en particulier des arbustes qui seront un abri pour les insectes auxiliaires et nous aiderons à maintenir les nuisibles dans des limites tolérables et sans traitements chimiques.
Reportez-vous aux chapitres sur « La culture Bio » pour voir quels sont les végétaux les plus avantageux de ce point de vue.
Le débroussaillage produit une quantité de végétaux impressionnante dont il faudra bien se débarrasser. Le bois de bonne taille sera évidement débité et réchauffera nos vieux os durant l’hiver. Pour les branches et autres broussailles, il y a deux solutions :
– Le feu qui est moins fatigant et laissera un sol propre. Il faudra choisir l’époque des travaux en fonction des dates ou les feux sont autorisés. La fin de l’automne est la meilleure.
– Si on choisit de broyer les végétaux, l’époque importe peu. Il faudra impérativement composter le tas de débris obtenu et ne pas l’étaler sur le terrain. Ceci évitera les problèmes sanitaires (pourridié, verticillose), facilitera les travaux d’aménagements et fournira, au moment de la plantation des jeunes oliviers, une quantité non négligeable de précieux terreau.
Toutes les souches et racines devront être retirées et brûlées ou débitées. Ce point est très important car il évitera la repousse des rejets qui auront tôt fait de prendre le dessus sur les jeunes oliviers. D’autant plus que, lorsque ceux-ci seront installés, il sera d’autant plus difficile de lutter contre ces indésirables. D’autre part, les souches et racines pourrissantes risquent d’amener le terrible pourridié qui décimera les jeunes arbres quelques années plus tard.
C’est un travail pénible et l’aide d’un engin mécanique sera appréciable. Pour les plus grosses souches on pourra utiliser la méthode du chlorate de soude. On percera quelques trous de gros diamètre dans le bois qu’on remplira de ce désherbant. A mesure que le produit est absorbé par les racines, on remplira de nouveau. Après trois ou quatre mois de ce traitement, on versera de l’essence dans les trous et on y mettra le feu. La souche et les racines se consumeront entièrement en quelques jours.
Nous pouvons enfin contempler notre terrain.
Certains murs de pierres sèches ou talus herbeux des restanques sont éboulés. Certaines restanques (ou « planches » comme on dit chez nous) sont plus étroites que nous ne le pensions et il est évident qu’elles ne laisseront pas passer un engin mécanique. Il ne faudra pas hésiter à remodeler le terrain de manière importante pour le rendre accessible partout et créer des rampes d’accès à toutes les planches. Votre oliveraie est un endroit où plusieurs générations de vos descendants vont travailler. Toute erreur ou étroitesse de vue de votre part va leur compliquer la vie pour de nombreuses années ou même les détourner à jamais de l’oléiculture.
Une autre question de première importance va encore se poser à vous :
Faut-il refaire les murs de pierres sèches, les remplacer par un simple talus herbeux ou construire des murs en maçonnerie ?
On dit que les murs de pierres sèches que faisaient nos anciens pouvaient tenir des siècles. C’est très exagéré. La vérité est qu’ils devaient bien souvent refaire les portions qui s’éboulaient car c’était vital pour eux. D’autre part, il n’existait pas à l’époque d’engins mécaniques qui mettent à mal le rebord des restanques.
Si la restanque est large et la déclivité du terrain raisonnable, il est préférable d’opter pour un talus herbeux.
Pour les planches étroites et les terrains très en pente, l’idéal est le mur de pierre maçonné. Malheureusement, cela coûte une petite fortune… mais on n’a rien sans rien en ce bas monde … Tous les engins que vous aurez à utiliser (broyeur, compresseur, motoculteur ou tracteur avec charrue, pulvérisateur) devront circuler aisément dans toutes les parties de l’oliveraie. L’emplacement des conduites d’eau pour l’irrigation et même d’un réservoir, est aussi de première importance. Une fois tous ces travaux de terrassement terminés, il est temps de nous occuper du sol.
Ce sol, où vont vivre pendant des décennies nos oliviers, doit faire l’objet de tous nos soins. En premier lieu, il convient de savoir ce qu’il vaut et une analyse de sol est indispensable.
Voir au chapitre « La terre / le sol » comment procéder.
En fonction des résultats, on apportera les amendements et engrais nécessaires afin de la rendre le plus proche possible de la terre idéale pour un olivier. C’est encore une fois un investissement qui sera rentabilisé largement sur un grand nombre d’années.
Avant l’enfouissement de ces amendements et engrais, le sol, qui a été tassé pendant des décennies ou des siècles, devra être défoncé le plus profondément possible à l’aide d’un engin mécanique. 80 cm est un minimum. Cela aérera la terre, augmentera l’activité microbienne et facilitera la pénétration des racines de nos jeunes oliviers. On peut, aux endroits où vont être plantés les arbres, utiliser les explosifs afin de fissurer le sol sur une plus grande profondeur. Pour ce faire, il faut absolument passer par une entreprise spécialisée pour éviter les ennuis avec sa santé, les voisins et la justice.Les mauvaises herbes et particulièrement les persistantes et arbustes tels que les ronces, les genets et autre salsepareille ou chèvrefeuille, vont profiter de cette terre enrichie et meuble pour envahir votre future oliveraie et la transformer en jungle en quelques mois.
Que les écologistes fanatiques me pardonnent, mais la seule façon de lutter avec une chance de succès contre ces indésirables (les mauvaises herbes… quoique…) est d’utiliser un désherbant chimique systémique. Certains, bien qu’assez cher, sont d’une efficacité redoutable si on les utilise au printemps, lorsque ces plantes sont en pleine croissance. Ce n’est que l’année suivante que la plantation interviendra.
Une autre question vitale va alors se poser : combien d’oliviers planter et où ?
Tout d’abord, il faut savoir que la densité ne devra pas excéder 400 arbres à l’hectare si on veut bénéficier de l’appellation d’origine contrôlée « Olive de Nice ».
Mais 400 oliviers à l’hectare est vraiment un maximum. L’idéal est de 200 à 250/hectare. Chaque arbre devra disposer au minimum d’une surface de 6 par 7 mètres. Au delà, les soins du sol et des arbres deviendront trop difficiles et ils ne pourront se développer et produire correctement.
On pourra les espacer plus si on veut faire un peu de culture entre les rangs mais il faut savoir qu’on ne pourra alors faire partie de l’AOC, tout au moins dès que les arbres auront 5 ans et seulement s’ils sont irrigués.
Si les restanques ne peuvent recevoir qu’un seul rang d’oliviers, ils devront être plantés impérativement au bord du mur ou du talus. C’est là qu’ils trouveront assez de terre et de lumière pour se développer et qu’ils gêneront le moins les déplacements des engins mécaniques.
Enfin, il est important qu’ils soient disposés en quinconce et non alignés dans le sens de la pente afin de disposer du maximum d’ensoleillement.
La reproduction
L’olivier est un arbre merveilleux car il peut se reproduire par toutes les parties de lui-même :
- Par n’importe quel noyau de ses olives.
Cela prendra du temps et le rejeton obtenu risque de ne pas être conforme à notre attente car le pollen qui aura fécondé l’olive sera peut être issus d’un olivier dégénéré ou de race différente. Lorsque nous nous en apercevrons, 5 ou 6 ans aurons été perdus puisque ce sera lorsque l’arbre fera ses premiers fruits.
Certains pépiniéristes plantent des noyaux d’oliviers sauvages puis greffent les jeunes plants avec la variété désirée lorsqu’ils ont la grosseur d’un crayon. Cela n’est pas à recommander dans notre région car, au cas où les oliviers seraient gelés comme en 1984 ou 1956, les rejets qui repartiraient, seraient des oliviers sauvages sans valeur. - Par un morceau de la souche.
Il faudra choisir un olivier non greffé et qui fournit des olives de qualité. Les morceaux de souche pèseront à peu près 500g. Ils seront enterrés sous environ 5 cm de terre. Arrosés régulièrement, ils donneront un rejet qui atteindra 80 cm en un an. - Par souquets.
Il s’agit en fait d’un rejet d’environ 5cm de diamètre prélevé sur son pied mère avec un morceau de souche de quelques kilos. La saison la plus propice pour ce prélèvement est le début du printemps, mars ou avril. Le rejet sera coupé à 80 ou 100 cm de haut et le morceau de souche enterré sous 5 à 10 cm de terre. Il faudra, là aussi arroser régulièrement avant de voir apparaître les premières pousses. - Par bouture herbacée.
C’est là affaire de professionnel. Ce sont les meilleurs plants qu’on puisse obtenir si on les achète chez un pépiniériste reconnu et agréé par les organismes agricoles compétents.
Ce sont en fait des clones d’arbres choisis pour leur productivité, leur vigueur et leur conformité avec les standards de la race. Périodiquement, les syndicats oléicoles se chargent de leur approvisionnement et les vendent à des prix très avantageux.
La plantation
Quels arbres planter ?
Une fois encore, nous recommandons de ne planter que des Cailletiers.
– C’est indispensable si on veut faire partie de l’AOC « Olive de Nice ». Seul 5% d’oliviers d’autres races sont tolérés.
– Le Cailletier est parfaitement adapté à notre climat et notre sol.
A quelle époque les planter ?
Etant un arbre persistant, c’est à dire qui garde ses feuilles l’hiver, le jeune olivier est obligatoirement livré en pot. Il n’a pas, comme certains arbres fruitiers qui sont vendus avec leurs racines nues, une période de repos végétatif totale. On pourrait donc penser que l’olivier peut être planté à n’importe quel moment de l’année. C’est vrai mais le jeune arbre risquerait de souffrir gravement du froid l’hiver et de la sécheresse l’été. S’il survit, on aura perdu une année car il n’aura pas commencé à étendre son système racinaire pendant ces périodes difficiles.
La meilleure époque de plantation est le printemps, de mi-mars à mi-avril.
Comment s’y prendre ?
Plus le trou de plantation sera large et profond, plus le jeune olivier se développera rapidement. En effet, la terre remuée et mélangée avec de l’humus et de l’engrais complet, sera rapidement investi par le système racinaire de l’arbre.
Un trou d’un mètre cube est l’idéal. C’est un travail épuisant et, si on a plus d’une dizaine d’arbres à planter, l’aide d’un engin mécanique est indispensable.
Evitez de mélanger la couche de terre supérieure d’une trentaine de centimètres. C’est une terre riche en humus et très fine qui devra être remise au même endroit pour profiter au maximum aux racines du jeune plant.
Evitez également de lisser et de tasser les parois du trou car cela serait un obstacle à l’extension des racines. Pour la même raison, le fond du trou devra être ameubli, si besoin au moyen d’une barre à mine.
Si la terre est argileuse et imperméable, il faudra faire comme faisaient nos anciens. Ils déversaient au fond du trou une bonne quantité de grosses pierres et plantaient l’olivier dans une couche de terre végétale d’une trentaine de centimètres.
Ce système de drainage primitif mais efficace évitait le pourrissement des racines.
Au fond du trou, mélangé avec un peu de terre, on mettra du fumier bien décomposé et de l’engrais complet (12-12-17). En fonction du résultat de l’analyse de sol, on rajoutera des oligo-éléments comme 1/2 kg de sulfate de fer et 1/2 kg de sulfate de magnésie.
Le trou sera rebouché en rajoutant à la terre le même fumier bien décomposé ainsi que le même mélange d’engrais, surtout dans la couche supérieure.
Avant de procéder à la plantation elle-même, il faudra patienter encore deux semaines pendant lesquelles on arrosera sans excès (20 litres à chaque fois) tous les deux ou trois jours. Cela tassera la terre et évitera au jeune plant de descendre sous le niveau du sol à mesure que la terre descend ou de se retrouver avec sa motte de racines à nu.
Au moment de la plantation, on creusera un petit trou de la taille du pot. Pour sortir la motte du pot, il ne faut surtout pas tirer sur la tige de l’arbre. Il faut retourner le tout en maintenant la terre avec la paume de la main et secouer doucement en tirant le pot vers le haut. Avant cela et pour garder la motte bien compacte autour des racines, on aura humidifié la terre légèrement. Tout excès aura l’effet inverse.
Disposez la motte dans son trou et tassez la terre autour, là aussi sans excès. La surface de la motte, et donc la base de l’arbre, doit impérativement se trouver au niveau général du sol.
Il reste à planter un tuteur d’un mètre cinquante qui aidera l’arbre à pousser droit pendant les premières années de sa vie. Planter le si possible au nord par rapport au jeune plant pour éviter qu’il ne pousse de manière déséquilibrée en cherchant le maximum de lumière. Pour l’attacher utilisez un lien de bonne taille pour éviter de blesser l’écorce et ne serrez pas trop.
Pour terminer notre travail, il faut maintenant former une cuvette de terre qui retiendra l’eau d’arrosage au niveau des racines.
Enfin, dernier détail qui est vital pour le jeune arbre: la protection contre les rongeurs. En effet, s’ils sont présents dans votre propriété, les lapins ou mulots auront tôt fais de ronger l’écorce tendre du jeune tronc. Cela condamnera irrémédiablement vos jeunes pensionnaires à mort.
La meilleure façon de s’en prémunir est de protéger le tronc avec un manchon ou un filet en plastique d’au moins 50 cm de hauteur. Prévoyez le assez large car il devra rester 4 années au minimum.
Et ensuite ?
Un arrosage régulier est vital pour le jeune plant. Une vingtaine de litres immédiatement après la plantation puis 10 litres deux fois par semaine et jusqu’à 4 fois par semaine en été.
Pour éviter une évaporation excessive de l’eau au niveau des racines et maintenir la terre humide, il est recommandé de pailler les jeunes plants sur environ 1 m2. On peut utiliser de l’herbe sèche, de la paille, mais le meilleur est le plastique noir percé de quelques trous pour l’écoulement de l’eau. Il empêchera également la pousse de l’herbe contre lesquelles notre jeune arbre ne peut pas encore lutter.
Comme tous les autres oliviers, notre jeune pensionnaire recevra sa dose annuelle d’engrais. Par exemple 50 g d’engrais complet 12-12-17 en automne, dispersé sous la frondaison et un peu d’azote au printemps. On augmentera les doses de 50 g par an jusqu’à ce qu’il entre en pleine production.
Il ne faudra pas labourer trop près de l’arbre. Aux environs immédiats du tronc, il faudra enlever les herbes à la main uniquement. Il vaut mieux éviter d’utiliser du désherbant chimique quoiqu’en disent les fabricants. Par contre, on pourra très bien traiter la totalité de l’arbre avec un insecticide, genre Ultracide, pour le prémunir de l’attaque des ravageurs comme la Pyrale, le Neiroun ou la Teigne, même si on se l’interdit pour les arbres adultes.
Pour ce qui est de la taille, oubliez la pendant deux ou trois ans. (Voir chapitre « La taille de formation »
La greffe
Comme nous l’avons dit plus haut, la greffe de l’olivier n’est pas à recommander dans notre région. En effet, périodiquement, tous les trente ans environ, une vague de froid peut causer la mort de nos arbres. Le système racinaire, qui lui survit toujours, émettra des rejets qui seront de la race du porte-greffe, c’est à dire en général de l’olivier sauvage. Tout le travail sera à recommencer et de nombreuses années seront perdues. Le Cailletier est un arbre vigoureux, parfaitement adapté à notre région et n’a pas besoin d’un autre système racinaire que le sien.
Néanmoins, si vous habitez au bord de la mer, là où les oliviers n’ont jamais gelé, et que vous vouliez vous amuser, voici la méthode à suivre :
La meilleure période est le mois de mai lorsque la montée de sève est la plus importante.
Il y a deux méthodes :
La greffe en placage :
C’est la plus utilisée. Les greffons seront mieux soudés au porte-greffe et moins sujet à l’arrachement. D’autre part, il n’est pas nécessaire de couper les branches du porte-greffe et la récolte de l’année sera sauvée.
Les greffes sont prélevées sur des gourmands de 2 ans minimum. L’emplacement choisi doit être bien droit et comporter deux yeux à bois bien gonflés de sève. Découper une plaque de 4 cm de haut comme sur le dessin ci-dessous. L’aplatir doucement sans la briser.
Le porte-greffe devra avoir un diamètre minimum de 3 centimètres. Découper une fenêtre de la taille de la plaque. Ouvrir les volets avec précaution et ajuster la plaque à l’endroit dégagé.; Refermer les volets et attacher fermement le tout avec du raphia mais sans excès. Trois semaine après, on pourra enlever le raphia et deux semaines plus tard, on enlèvera les volets pour laisser les bourgeons se développer normalement.
La greffe en couronne :
Des branches de 3 cm de diamètre minimum seront coupées bien net et légèrement en biais, si possible vers le sud, pour éviter les eaux stagnantes. Plus la branche sera grosse, plus on pourra y mettre des greffons, ce qui augmentera les chances de réussite.
Faire une entaille verticale et soulever l’écorce sur une dizaine de centimètres.
Le greffon sera prélevé sur un gourmand de la l’épaisseur d’un crayon. Il sera coupé en biseau sur la moitié de sa longueur comme sur le dessin ci-dessous. Il suffira alors d’insérer ce biseau entre l’écorce et l’aubier et d’attacher le tout avec du raphia. La surface de coupe ainsi que la base des greffons seront recouvert de mastic à greffer pour éviter le dessèchement.
La transplantation
La transplantation de l’olivier est une opération relativement aisée qui doit avoir lieu de mars à juin ou de fin septembre à debut novembre quand le temps n’est ni trop sec ni trop humide.
Une fois retiré du sol l’olivier doit être replanté au plus vite. Le cas échéant prévoyez un container en plastique pour protéger les racines de votre olivier.
Avant de procéder à la transplantation mieux vaut pratiqer une taille sévère et préparer la zone à retirer autour de l’olivier en forme carrée en observant une distance qui devra être entre une fois et demie et deux fois la taille du tronc.
Pensez aussi à préparer à l’avance le trou qui va le receptionner qui doit être bien large et trés superieur à celui de l’arrachage et à faire une marque sur votre olivier de façon à ce qu’il conserve la même orientation lors de son replantage.
Vous pouvez mettre un peu de terreau en complément de la terre lors du rebouchage . Ensuite arrosez votre olivier.
En fonction de la taille de l’olivier à transplanter il faudra vous munir d’une pelle et d’une pioche ou d’une mini-pelleteuse voir plus si il s’agit d’un olivier centenaire..
Faites bien attention à abîmer un minimum les racines de votre olivier, plus l’opération sera propre plus votre olivier aura de chances de repartir.
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